La région autonome du Kurdistan irakien, en conflit avec Bagdad sur l'exploitation des hydrocarbures, a confirmé cette semaine qu'elle comptait signer un contrat avec le gouvernement irakien par lequel elle s'engage à exporter 200 000 barils de pétrole par jour. En avril, le Kurdistan, qui réclame de Bagdad 1,5 milliard de dollars d'arriérés de paiement, avait décidé de suspendre ses exportations de pétrole, puis les avait reprises au mois d'août. Le 1er septembre, la région autonome avait annoncé la poursuite de ses exportations jusqu'au 15 septembre. Jeudi, une réunion organisée dans le bureau du vice-Premier ministre Roz Nouri Chawis, avait permis de parvenir à un accord aux termes duquel la région autonome s'engage à exporter 200 000 barils de pétrole par jour jusqu'à la fin de l'année. Dans un communiqué publié, vendredi, sur son site internet, le gouvernement d'Erbil a confirmé la teneur de l'accord et ajouté qu'il exporterait 140 000 barils par jour jusqu'à fin septembre, pour passer à 200 000 barils par jour dès le mois d'octobre. Il doit en outre déterminer le volume de pétrole qu'il exportera l'an prochain et évaluer le montant dû aux compagnies pétrolières étrangères implantées dans la région. En contrepartie, Bagdad doit verser à la région une avance de 833 millions de dollars. Erbil percevra 17% du pétrole raffiné en Irak et 17% du brut destiné aux centrales électriques dépendant du gouvernement fédéral, selon le texte. Le contrat, qui doit être signé la semaine prochaine, institue une commission formée de représentants des deux gouvernements afin de suivre la production et le raffinage du brut et les rémunérations des sociétés étrangères travaillant au Kurdistan. Enfin, une seconde commission aura pour tâche de s'assurer de l'application de l'accord. Les relations entre Erbil et le gouvernement fédéral se sont considérablement dégradées ces derniers mois en raison de différends sur les contrats pétroliers et des revendications territoriales. Le Kurdistan a signé des dizaines de contrats pétroliers avec des compagnies étrangères sans l'approbation de Bagdad, qui exige que ce type de négociations passe à travers son ministère du Pétrole et considère illégal tout contrat conclu en dehors de ce circuit.