La région autonome du Kurdistan irakien fait raffiner une partie de son pétrole brut en Turquie voisine, à la colère du gouvernement irakien, qui dit se réserver cette prérogative, selon des sources gouvernementales. Nous avons commencé à exporter du pétrole brut vers la Turquie en quantités limitées il y a quelques jours, a expliqué Sirouan Aboubakeur, conseiller au ministère des Ressources naturelles du Kurdistan. Le brut est envoyé vers la Turquie, y est raffiné, puis acheminé de nouveau vers le Kurdistan sous forme de produits pétroliers (essence, gaz, huile...). Si le besoin s'en fait sentir, nous exporterons du pétrole vers l'Iran, a ajouté M. Aboubakeur. Nous continuerons à exporter du brut jusqu'à ce que le gouvernement central irakien fournisse notre région en produits pétroliers. Personne n'a le droit d'exporter du pétrole, du gaz ou tout autre produit issu du pétrole vers l'étranger. Seul le ministère irakien du Pétrole a le droit d'exporter du pétrole et des produits pétroliers, a tonné Faiçal Abdullah, porte-parole du vice-Premier ministre irakien chargé de l'Energie Hussein Chahristani, en réaction aux déclarations de M. Aboubakeur. Le pétrole est au centre d'un conflit entre Bagdad et le Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak, depuis plusieurs mois. Le Kurdistan accuse le gouvernement de Bagdad de ne pas le livrer en produits pétroliers, ce que le ministère irakien du Pétrole dément. Et la région a récemment cessé ses exportations pétrolières vers l'Irak en raison d'un contentieux financier. Fin juin, le ministère de l'Energie a prévenu les compagnies françaises que tout contrat avec Bagdad serait annulé si elles signaient d'autres contrats avec des autorités locales ou régionales, après que le Kurdistan a fait affaires avec des compagnies étrangères.