Le gouvernement régional du Kurdistan irakien a cessé, hier, ses exportations de pétrole, quelques jours après avoir demandé le retrait d'un projet de loi sur les hydrocarbures approuvé par le gouvernement fédéral de Bagdad, selon le ministre irakien du pétrole. " Le gouvernement régional du Kurdistan a cessé aujourd'hui ses exportations pétrolières, sans fournir de motif ", a dit à Amman le ministre irakien du Pétrole, Abdelkarim al-Luaybi. C'est une grande perte pour l'économie irakienne, ainsi que pour les peuples kurde et irakien en général, a ajouté le ministre qui participe à une conférence sur le pétrole. Un responsable du ministère irakien du Pétrole a pour sa part affirmé que les exportations de brut du Kurdistan qui s'élevaient à 150 000 barils de brut par jour avaient baissé au cours des deux dernières semaines à environ 55 000 barils par jour. Le gouvernement régional du Kurdistan irakien avait condamné et demandé le retrait, aujourd'hui, du projet de loi sur les hydrocarbures approuvé une semaine plus tôt par le gouvernement fédéral de Bagdad, le jugeant contraire à la Constitution. Le texte, qui doit encore être approuvé par le Parlement, doit répartir les responsabilités de la production entre Bagdad et les provinces. Le vote d'une telle loi a été retardée régulièrement depuis 2007 en raison de divergences entre Bagdad, qui souhaite avoir la haute main sur la gestion des ressources pétrolières et les autorités provinciales du Kurdistan, région riche en hydrocarbures, qui entendent garder le contrôle de leur richesse. Le gouvernement central conteste la nature des accords pétroliers que le Kurdistan a conclus avec des groupes étrangers et la répartition des coûts et des bénéfices de ces opérations. Un accord provisoire sur la répartition des recettes avait néanmoins été conclu en mai. L'Irak produit environ 2,7 millions de barils par jour, dont environ 2,1 millions sont exportés. Le pays tire 90% de ses revenus de son secteur pétrolier. Les autorités nationales ciblent une capacité de 12 millions de b/j en 2017, bien que le FMI ait affirmé son scepticisme quant à cet objectif.