Le ministre du Pétrole irakien Abdel Karim al-Luaybi a déclaré samedi lors d'une réunion au Caire de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) que Bagdad allait reconnaître les contrats signés par la région autonome du Kurdistan irakien avec les compagnies étrangères. Cette reconnaissance marquera la reprise des exportations de pétrole produit par la région autonome du Kurdistan stoppées l'an dernier, et dont la production avoisinait les 100 000 barils par jour. Bagdad et la région semi-autonome du Kurdistan s'opposent de longue date au sujet des contrats signés par le Kurdistan avec des compagnies étrangères depuis 2004. Le gouvernement central a jusqu'à présent refusé d'entériner ces contrats car il veut des contrats de service, rémunérant les compagnies pétrolières au baril extrait, plutôt qu'un partage des bénéfices tirés de l'exploitation des ressources comme le prévoient les contrats du Kurdistan. M. Luaybi, titulaire du portefeuille du Pétrole dans le nouveau gouvernement de Nouri al-Maliki approuvé mardi par le Parlement, a précisé que le gouvernement central rembourserait les sommes déjà investies par les compagnies dans la région. Vendredi, M. Luaybi avait indiqué que le gouvernement irakien activerait un accord signé plus tôt dans l'année avec le Kurdistan pour exporter du brut. "Nous avons déjà signé un accord avec le Kurdistan (...) Si Dieu le veut, cet accord sera activé dans les prochains jours", avait-il dit à la presse. Le gouvernement autonome du Kurdistan a signé 37 contrats avec 40 companies -- soit un investissement total prévu de 10 milliards de dollars - notamment dans la prospection et la production de pétrole, avait déclaré recemment le ministre de la région chargé des Ressources Naturelles, Ashti Hawrami. Le Kurdistan irakien avait commencé le 1er juin 2009 à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, dans un climat d'hostilité avec Bagdad qui nie à sa province le droit de signer des contrats sans son aval, avant de suspendre ces exportations en octobre 2009. La question pétrolière a fait l'objet d'âpres discussions lors de la formation du gouvernement, le député kurde Mahmoud Othmane affirmant que l'Alliance kurde ne participerait pas au gouvernement tant que M. Maliki n'aurait pas avalisé les contrats signés par le Kurdistan.