L'encouragement des initiatives de création d'entreprises par la gent féminine, en améliorant les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics et les collectivités locales, a été préconisé par les participants au troisième colloque international sur l'entrepreneuriat féminin tenu dimanche dernier. "Le taux d'entrepreneuriat féminin est de 6% en Algérie, il a doublé par rapport à 2005 mais reste encore insuffisant compte tenu des mécanismes lancés par le gouvernement pour soutenir les investissements féminins et du nombre important de femmes diplômées, soit 75 % de l'ensemble des diplômés", a indiqué l'experte en entrepreneuriat Nacira Haddad à l'ouverture de la 3ème édition du colloque. Le colloque international sur l'entrepreneuriat féminin, qui s'est poursuivi hier, vise à dresser un état des lieux exhaustif de l'entrepreneuriat féminin en Algérie, et ce dans le but de consolider la culture entrepreuneuriale et les dispositifs d'aide à la création d'entreprises. A cet effet, la directrice de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ), Fatma Seddaoui, a mis en évidence l'engagement de son organisme et les efforts consentis pour faciliter l'accès des femmes aux dispositifs de l'ANSEJ. Elle a précisé à ce propos que pas moins de 232.508 projets ont été financés par l'ANSEJ à fin 2011 dont 11% des bénéficiaires sont des femmes, soit un total de 24.487 projets. M. Mourad Oubbad, directeur de la communication à l'Agence nationale de la gestion des micro-crédits (ANGEM), a évoqué de son côté, les avantages du micro-crédit. Il a expliqué que les micro-crédits s'adressent aux petites bourses et aux personnes ne pouvant pas accéder aux circuits bancaires classiques en raison des taux d'intérêts. "60% des bénéficiaires de l'ANGEM sont des femmes et les secteurs les plus sollicités sont la petite industrie (alimentaire, couture, habillement...) et l'artisanat", a-t-il relevé. Plusieurs suggestions ont été émises par les intervenants, lors de ce colloque. Il a été ainsi recommandé l'allégement des étapes administratives au niveau des organismes d'aide à la création d'entreprises, tels que l'ANSEJ, l'ANGEM, la CNAC (Caisse nationale d'assurance chômage), etc. Les experts ont également préconisé aux collectivités locales d'aller à la rencontre des étudiantes au niveau des universités et des centres de formation pour les informer des possibilités qui s'offrent à elles en matière de création d'entreprises. Le colloque international sur l'entrepreneuriat féminin est organisé en collaboration avec la Coopération technique belge (CTB). "Une étude sur le développement de la création d'entreprises dirigées par des femmes en Algérie a été lancée il y a trois mois dans le cadre d'un projet de coopération algéro-belge (CONDIFEM)", a indiqué Herman Boonen, attaché de coopération à l'ambassade du Royaume de Belgique en Algérie. "Cette étude consiste à faire un état des lieux de la situation de l'entrepreneuriat féminin en Algérie, déterminer les acquis tout en les consolidant et formuler des recommandations pour améliorer les insuffisances", a-t-il ajouté. "Il ressort des premiers résultats de cette étude qu'il existe une politique volontaire pour booster le secteur d'activité féminin et la création d'entreprises gérées par les femmes. Néanmoins les dispositifs mis en place par l'Etat sont mal gérés par les collectivités locales", a enfin souligné la responsable du projet CONDIFEM, Mme Farida Bellahsene Si Chaib.