La troisième édition du colloque international sur l'entreprenariat féminin a été organisé hier par le ministère délégué chargé de la Famille en collaboration avec la Coopération technique belge (CTB) à l'hôtel El-Djazaïr à Alger. Cette rencontre à laquelle ont pris part des femmes chefs d'entreprise d'Espagne, du Maroc et de Tunisie a été une occasion pour rendre publiques les conclusions d'une étude sur le développement de la création d'entreprises dirigées par des femmes en Algérie lancée il y a trois mois. Cette étude initiée dans le cadre d'un projet de coopération algéro-belge (Condifem) a consisté à faire un état des lieux de la situation de l'entreprenariat féminin en Algérie, ainsi que la définition des acquis et des insuffisances en la matière. “Il ressort des premiers résultats de cette étude qu'il existe une politique volontaire pour booster le secteur d'activité féminin et la création d'entreprises gérées par les femmes. Néanmoins, les dispositifs mis en place par l'Etat sont mal gérés par les collectivités locales." C'est du moins ce qu'a indiqué la responsable du projet Condifem, Farida Bellahsène Si Chaïb. De son côté, l'experte en entreprenariat, Nacira Haddad, a fait observer que “le taux d'entreprenariat féminin est de 6% en Algérie". “Il a doublé par rapport à 2005, mais reste encore insuffisant compte tenu des mécanismes lancés par le gouvernement pour soutenir les investissements féminins et du nombre important de femmes diplômées, soit 75% de l'ensemble des diplômés", estime-t-elle. Les conclusions de cette étude a fait réagir les participants au colloque qui ont revendiqué davantage d'encouragement aux initiatives de création d'entreprises par les femmes. De même qu'ils ont plaidé en faveur de l'amélioration des dispositifs mis en place par les pouvoirs publics et les collectivités locales. Plusieurs suggestions ont été émises par les intervenants. Il a été proposé un allégement des étapes administratives au niveau des organismes d'aide à la création d'entreprises, tels que l'Ansej, l'Angem et la Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage). Les experts ont tout autant recommandé aux collectivités locales d'aller à la rencontre des étudiantes au niveau des universités et des centres de formation pour les informer des possibilités qui s'offrent à elles en matière de création d'entreprises. N M