La Banque centrale russe (BCR) a annoncé, hier, son intention de vendre 7,58% du capital de la banque semi-publique russe Sberbank dont elle est le principal actionnaire, profitant d'une embellie sur les marchés financiers après avoir retardé ce projet pendant longtemps. Cette opération doit ramener la participation de la banque centrale dans Sberbank, première banque commerciale en Russie, à 50% plus une voix, indiquent les deux institutions dans un communiqué. La vente de 1 712 994 999 actions, soit 7,58% du capital de Sberbank, s'effectuera en dollars sous forme de Global Depositary Shares (GDS, paquets d'actions ordinaires libellés en dollars) à la Bourse de Londres et en roubles sous forme d'actions ordinaires à la Bourse de Moscou (Micex), ajoute le communiqué. Le prix initial est fixé à 91 roubles (2,26 euros) par action sur la place de Moscou, selon le communiqué. Le prix définitif devrait être fixé au plus tard mercredi, selon une source proche du dossier cité par l'agence Ria Novosti. "Cette vente représente pour nous une opportunité de diversifier un peu plus la base d'investisseurs de Sberbank et d'être coté sur une place boursière internationale", a commenté Guerman Gref, le P-DG de la banque, cité dans un communiqué. "Nous voyons cela comme une étape déterminante dans notre plan plus large visant à renforcer la position de Sberbank comme institution financière russe majeure et à en faire l'une des principales banques mondiales en termes de profitabilité, d'efficacité opérationnelle et de qualité de services", a-t-il ajouté. Sberbank, crée en 1990, est un acteur majeur en Russie, où elle détient près de la moitié des économies de la population et délivre environ un tiers des crédits. Avec près de 19 000 agences dans le pays, elle emploie environ 240 000 personnes. Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle vague de privatisations, qui a pour objectif de contribuer à moderniser le pays et à maîtriser son déficit budgétaire. En juillet 2010, les autorités russes avaient annoncé avoir établi une liste de sociétés publiques ou semi-publiques qui seront partiellement mises en vente, parmi lesquelles la Sberbank. Le gouvernement espérait alors récolter près de 1 000 milliards de roubles (24 milliards d'euros) grâce à ces privatisations. Le coup d'envoi de ces privatisations a été donné en février 2011, avec la vente de 10% de la banque VTB, qui a rencontré un large succès auprès des investisseurs étrangers. Mais le programme a ensuite été ralenti en raison notamment des troubles dans la zone euro, qui ont provoqué une forte volatilité sur les marchés financiers.