Des sources internes au ministère des Finances ont dit à Reuters que les projets de Moscou pourraient donner lieu à la plus importante vague de privatisations depuis près de deux décennies et rapporter à l'Etat quelque 22,5 milliards d'euros en trois ans. Le plan pourrait concerner des participations dans 10 entreprises, parmi lesquelles le premier producteur russe de pétrole, Rosneft, et la deuxième banque du pays, VTB. L'entourage du Premier ministre Vladimir Poutine n'a émis aucun commentaire, même si les sources confirment que ce plan aurait été approuvé lors d'une première réunion présidée par Vladimir Poutine. «C'est une évolution positive. Moins l'Etat est impliqué dans l'économie, mieux l'économie se porte. L'Etat doit vendre des actifs dans le contexte actuel où chaque rouble compte pour combler le déficit budgétaire de l'Etat», a déclaré Anton Strouchenevski, économiste à la banque d'investissement Troika Dialog. «Selon moi, c'est une vraie tentative visant à de diversifier le profil de l'investisseur en Russie», a dit pour sa part Kevin Dougherty, gestionnaire de portefeuille chez Pharos à Moscou. D'autres observateurs, toutefois, rappellent les précédents échecs auxquels ont mené de telles tentatives de privatisations en Russie. Une première vague dans les années 1990 s'était, en effet, soldée par la vente à bas prix d'une partie du capital de grandes compagnies pétrolières et métallurgiques à des oligarques. Vladimir Poutine a critiqué à plusieurs reprises ces cessions, ramenant certains de ces actifs sous contrôle de l'Etat, notamment lors de la faillite de la compagnie pétrolière Ioukos, dont les champs pétrolifères ont été pour la plupart cédés à Rosneft. Le ministère des Finances a confirmé avoir établi une liste de participations susceptibles d'être cédées au privé mais il a ajouté qu'aucune décision définitive n'avait été adoptée.