Le président syrien Bachar Al-Assad a reçu, hier, à Damas, le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi, dont le pays est un allié de la Syrie, ont indiqué les médias officiels syriens. Le président Assad a reçu le ministre iranien des Affaires étrangères, a indiqué l'agence qui a fait également état d'une rencontre auparavant avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem. A son arrivée, le ministre iranien a affirmé à la presse que l'objectif de sa visite était de consulter les dirigeants syriens sur la crise, ajoutant que son règlement se ferait uniquement à l'intérieur de la famille syrienne, avec la participation et la coordination de toutes les institutions internationales et régionales. Il a en outre qualifié les relations syro-iraniennes de très solides. Depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, en mars 2011, Moscou préconise un dialogue entre le régime et l'opposition, s'opposant à toute ingérence en Syrie des pays occidentaux qui réclament, eux, un départ du pouvoir de M. Assad. M. Salehi a en outre regretté l'absence de l'Arabie saoudite à une réunion, lundi au Caire, du groupe de contact régional sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie saoudite) à laquelle il avait assisté. Lors de cette réunion, il avait proposé l'envoi en Syrie d'observateurs des quatre pays pour tenter d'aider à mettre fin aux violences malgré l'échec de missions similaires sous l'égide de la Ligue arabe, cet hiver, puis de l'ONU. Il avait également appelé à un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l'aide financière et militaire à l'opposition syrienne, selon les médias officiels. L'Iran accuse les Occidentaux et plusieurs pays de la région, Arabie saoudite et Turquie en tête, d'apporter une aide militaire et financière aux groupes armés qui combattent le régime syrien. Téhéran a, de son côté, toujours réfuté apporter une aide militaire à Damas. Bombardements à Alep, retrait des rebelles de quartiers de Damas Sur le terrain, l'armée a bombardé, hier matin, plusieurs quartiers rebelles d'Alep, la grande métropole du nord de la Syrie, alors que des combattants rebelles ont annoncé leur retrait de quartiers sud de Damas, rapporte une ONG syrienne. Les quartiers de Hanano, Al-Chaar, Sakhour, Massaken Al-Fardos et Kalassé à Alep ont subi ce matin des bombardements qui ont fait plusieurs blessés et causé des dégâts à des immeubles, précise l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui se base sur les témoignages de militants sur place. Deux combattants rebelles ont péri par ailleurs dans des combats dans le quartier Suleiman Al-Halabi. Les localités de Mareh, Khafsa, Mayer et Ritane, dans la province d'Alep, étaient également bombardées. A Damas, après des semaines de violents affrontements avec les forces loyalistes, accompagnés d'intenses bombardements, des combattants rebelles ont annoncé leur retrait des quartiers de Hajar al-Aswad et Assali, dans le sud de la capitale, a affirmé l'OSDH. Avant-hier, près de 40 personnes ont été tuées à Damas, selon l'OSDH. Les corps d'une vingtaine d'entre elles, tuées à bout pourtant, ont été découverts à Hajar Al-Aswad. La Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), qui organise la mobilisation sur le terrain, a déclaré zones sinistrées Hajar Al-Aswad, Assali, ainsi que Qadam, également dans le sud. Par ailleurs, d'intenses combats opposaient mardi l'armée syrienne à des combattants rebelles qui tentaient de prendre le contrôle du poste frontière avec la Turquie de Tall al-Abyad, dans le nord de la Syrie, ont rapporté les médias turcs. Des bruits de mitrailleuses lourdes et d'obus s'entendaient depuis le côté turc de la frontière, où la mairie de la ville la plus proche, Akçakale, dans la province de Sanliurfa (sud-est), a lancé par haut-parleurs des appels invitant les habitants à se tenir à l'écart de la frontière, selon la même. Fabius met en garde contre une propagation du conflit syrien au Liban Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé,avant-hier,au Caire que le conflit syrien ne devait pas se propager au Liban voisin, en mettant en garde contre les conséquences internationales de la crise. C'est une situation extrêmement grave, qui n'est pas simplement locale mais qui devient un conflit régional avec des conséquences internationales, a dit M. Fabius à propos de la Syrie lors d'un point presse avec son homologue égyptien Mohammed Kamel Amr, après une rencontre avec le président Mohamed Morsi. Il faut éviter qu'il y ait une contagion au Liban, ce qui est souhaité sans doute par le clan de M. Bachar Al-Assad et qui est à juste titre refusé par les Libanais, a-t-il ajouté. M. Fabius a réaffirmé qu'il n'y avait pas de solution à la crise syrienne sans le départ du président Bachar al-Assad, en ajoutant que les positions du président Morsi sont aussi fermes que les nôtres sur ce sujet. Le chef de la diplomatie égyptienne, a, quant à lui, assuré que si la situation continuait de se dégrader en Syrie, ce ne sera pas seulement la Syrie qui paiera, mais la région entière. Les deux ministres ont convenu de développer la coordination entre leurs pays sur la crise syrienne. M. Fabius a également indiqué que le président français François Hollande et M. Morsi avaient prévu de se rencontrer à la fin du mois à New York, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies. M. Morsi, issu des Frères musulmans et élu en juin dernier, a multiplié ces dernières semaines les déclarations plaçant l'Egypte en pointe parmi les pays réclamant un départ rapide du président Assad.