Le gouvernement grec résiste à une demande du FMI qui souhaite imposer plus de coupes salariales dans le secteur public afin de boucler rapidement le nouveau plan d'économie en cours de négociation entre Athènes et ses créanciers, a indiqué, avant-hier, une source gouvernementale. Le représentant du FMI au sein de la troïka des créanciers de la Grèce, le Danois Poul Thomsen, a "rejeté" une proposition du gouvernement grec qui estime que les 2 à 3 milliards d'euros d'économies restant à trouver pour finaliser le plan, peuvent être réalisées via des mesures de restructuration du secteur public, a affirmé une source au ministère des Finances. M. Thomsen a insisté pour obtenir "plus de coupes dans les salaires" des fonctionnaires, ce que le ministre des Finances Yannis Stournaras, a dû rejeter, selon cette source. Depuis 2010 et le début de la crise grecque, les salaires des fonctionnaires grecs ont subi des ponctions pouvant aller de 25 à 40% selon les catégories, à la suite de mesures de rigueur et de coupes horizontales imposées au pays pour assainir ses dépenses publiques en échange de prêts de l'UE et du FMI. Les bailleurs de fonds négocient avec le gouvernement le détail d'un nouveau train d'économies portant sur quelque 11,5 milliards d'euros, avant le déblocage d'une tranche de 31,5 milliards d'euros de prêt promis au pays en mars. Mercredi soir, le gouvernement a indiqué qu'il restait entre 2 et 3 milliards d'euros de mesures à identifier. Le Premier ministre conservateur Antonis Samaras, qui dirige une coalition avec les socialistes du Pasok et la Gauche démocratique pro-européenne Dimar, s'est entretenu, avant-hier, avec ses partenaires gouvernementaux, Evangélos Vénizélos et Fotis Kouvelis sur le contenu des mesures. Selon M. Stournaras, un accord avec la troïka sur les économies doit être finalisé d'ici dimanche, ainsi qu'un accord au sein de la coalition. Jusqu'à présent, le plan prévoit des baisses de salaires pour certaines catégories de fonctionnaires (juges, universitaires, policiers ou pompiers), une réduction de certaines primes d'aides sociales et plus de flexibilité dans le secteur de l'emploi. La grogne monte ces derniers jours avec des grèves sectorielles. Avant-hier, la circulation à Athènes était fortement perturbée par une grève du métro et du tramway. Les syndicats ont appelé à une grève générale de 24 heures le 26 septembre.