Dans le cadre d'ultimes négociations pour tenter de former un gouvernement et sortir de l'impasse politique en Grèce, le chef du parti socialiste grec, le PASOK, Evangelos Venizelos a rencontré hier, le responsable du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) Antonis Samaras. A l'issue de leur entretien, les deux responsables politiques n'ont pas fait de commentaire. Si un accord de coalition ne peut être conclu, la Grèce s'achemine vers de nouvelles élections en juin, qui pourraient compromettre la poursuite de l'aide internationale et son maintien dans la zone euro. Le PASOK est arrivé troisième des législatives de dimanche dernier ,un revers cinglant pour ce parti. Les responsables des deux formations arrivées en tête, Antonis Samaras et Alexis Tsipras, chef de la Coalition de la gauche radicale, Syriza, formation d'extrême gauche opposée à l'austérité, ont tour à tour renoncé cette semaine à former un gouvernement. De son côté, Fotis Kouvelis, chef de la Gauche démocratique, qui pourrait jouer les arbitres grâce à ses 19 députés, a exclu hier, toute participation à un gouvernement ND-PASOK qui ne comprendrait pas la Gauche radicale. Or Alexis Tsipras refuse d'intégrer une coalition qui appliquerait les mesures d'austérité exigées par les créanciers de la Grèce en contrepartie des deux plans de sauvetage adoptés depuis mai 2010 pour lui éviter la faillite. Pour les dirigeants conservateurs et socialistes, une renégociation est envisageable mais la dénonciation unilatérale des accords aboutirait à la sortie de l'euro, qu'aucun parti ne veut. Les négociations de la dernière chance Le socialiste Evangelos Venizelos a entamé avant-hier les négociations de la dernière chance pour tenter de former une coalition gouvernementale en Grèce. S'il échoue, comme ses homologues conservateurs puis de l'extrême gauche, de nouvelles élections législatives se tiendront en juin. Le PASOK a subi un cinglant revers aux élections de dimanche dernier en arrivant en troisième position avec 13,2% des voix, derrière la Nouvelle démocratie (ND, 18,85 d'Antonis Samaras et la Coalition de la gauche radicale d'Alexis Tsipras, Syriza (16,8%). Aucun parti n'ayant obtenu la majorité absolue dans le contexte de crise économique aiguë que traverse la Grèce, M. Samaras a été le premier chargé de composer des alliances mais il a jeté l'éponge dès lundi soir. M. Tsipras, opposé aux mesures d'austérité prises en échange de l'aide internationale, a pris le relais sans plus de succès, et c'est désormais le tour de M. Venizelos. Le dirigeant socialiste dispose également de trois jours mais les chances d'un accord sont faibles, dans la mesure où il a déjà rencontré MM. Samaras et Tsipras plusieurs fois depuis le début de la semaine. Des observateurs suggéraient mercredi dernier que la Gauche démocratique de Fotis Kouvelis, forte de 19 députés, pourrait jouer les arbitres en concluant une alliance avec Nouvelle démocratie et le PASOK. "Les gens ont puni le PASOK parce qu'ils l'ont considéré comme le responsable de cette crise", a reconnu Evangelos Venizelos avant-hier, voyant dans l'absence de majorité aux législatives la volonté des Grecs, dont beaucoup ont vu leur niveau de vie s'effondrer depuis deux ans, de refuser la domination d'un seul parti. "Il est clair d'après les résultats que le peuple veut une coalition gouvernementale et qu'il ne donne pas de blanc-seing à un parti seul", a-t-il dit à ses députés, ajoutant que le peuple grec veut rester dans l'euro. Antonis Samaras a fustigé mercredi dernier le refus d'Alexis Tsipras de tenir les engagements pris par la Grèce en échange de deux plans de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) depuis mai 2010. Le chef de ND a estimé qu'une dénonciation unilatérale des accords entraînerait un effondrement interne immédiat et une faillite internationale, et que la Grèce devait impérativement rester dans la zone euro. Le gouvernement d'union nationale dirigé par les conservateurs et socialistes, qui assuraient l'intérim depuis la fin 2011, s'était engagé à adopter pour 14,5 milliards de nouvelles mesures d'austérité en juin et à mettre en œuvre d'autres réformes. Ces dernières seront examinées par les bailleurs de fonds, qui décideront s'ils débloquent la prochaine tranche d'aide. Sans cela, la Grèce risque la faillite.