Les projets AADL ont accusé des retards considérables. En effet, un nombre important d'entreprises ont abandonné les chantiers lesquels sont à l'arrêt. Une situation qui déplaît au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme Noureddine Moussa, qui compte assainir la situation dans les prochains jours en inscrivant dans son agenda une réunion d'évaluation avec l'ensemble des responsables de l'AADL. "Je n'ai pas encore étudié le dossier mais je compte le faire très prochainement. C'est un dossier très sérieux", a déclaré, hier, le ministre en marge d'une cérémonie de remise de prix à des architectes. Décidément, Noureddine Moussa est déterminé à mettre de l'ordre dans son secteur. Après les OPGI, l'ex-ministre du Tourisme "braque" son regard sur l'AADL. Lorsque qu'il a réuni dernièrement les directeurs des OPGI, le ministre de l'Habitat a annoncé la mise en place "prochaine " au sein de son département d'un service d'audit chargé de la vérification et de la validation des chiffres qu'avancent les Offices de promotion et de gestion immobilière sur l'état d'exécution de leurs programmes de logements. Le ministre estime la mise en place de cette instance "nécessaire" ne serait-ce que pour "préciser la terminologie utilisée en matière d'évolution de la réalisation des programmes pris en charge par ces structures, c'est-à-dire faire une claire distinction entre un logement réalisé et un autre livré". C'est au tour de l'AADL d'être dans le collimateur du ministre de l'Habitat. Noureddine Moussa veut comprendre pourquoi des chantiers sont à l'arrêt. Il prendra également les mesures qui s'imposent vis-à-vis des entreprises défaillantes. C'est ce qu'il a laissé entendre dans sa récente déclaration. Il est clair en tout cas que les retards incommensurables qu'accusent les projets AADL et l'état de délabrement des logements réalisés par cette agence confirment l'absence de suivi en dehors des échéances politiques. Certains chantiers sont carrément abandonnés pour des raisons que tout le monde ignore. Les bénéficiaires ont du recourir à la rue pour faire entendre leur voix. Des centaines de demandeurs, inscrits dans les programmes 2001 et 2002 ont occupé l'entrée principale de la direction générale de l'Agence sise à Saïd-Hamdine à Alger durant une matinée du mois de février dernier. Ils en veulent tous à l'Agence qui, selon eux, les a floués et a failli à ses engagements. Quoi qu'il en soit, les responsables de l'AADL devraient fournir des explications. Même si certaines difficultés ne relèvent pas spécifiquement de l'AADL mais du secteur de l'habitat en général, comme l'absence d'assiettes foncière, la rareté et la cherté des matériaux de construction et le déficit en main-d'œuvre. Des donnes que nul n'ignore. Sur un autre registre, le ministre a annoncé qu'un projet de loi portant sur le parachèvement des constructions est en cours de préparation au niveau de son département. Selon ses explications, ce projet de texte "obligera les gens (les particuliers) à terminer leurs constructions", tout en qualifiant le non achèvement des bâtis d'"éternel chantier" et de "phénomène défigurant le paysage du tissu urbain". "C'est un travail de longue haleine, mais nous sommes décidés à mettre de l'ordre dans ce domaine", a-t-il affirmé. Le ministre a souligné dans ce sens que l'Etat avait mis beaucoup d'argent dans la requalification urbaine, mais le citoyen doit aussi apporter sa contribution, parce que, a-t-il dit, "l'acte de bâtir est un acte de citoyenneté". Il a en l'occurrence instruit les DUC de "faire preuve de beaucoup de persévérance et de sérieux dans l'application des instructions qui leur sont données dans ce domaine". Concernant les constructions illicites et anarchiques, le ministre a donné ordre aux directeurs de l'urbanisme d'appliquer la loi en vigueur et de coordonner avec les secteurs concernés en vue d'interdire toute construction anarchique. Le ministre a fait état, dans ce cadre, de l'existence de dépassements dus à la non maîtrise de l'urbanisme, à la non application des règles en la matière et au manque de suivi et de contrôle. "Quelques régions du pays connaissent des dépassements flagrants sur les espaces, ce qui a engendré un environnement stérile", a-t-il déploré. Dans ce sens, le directeur de l'urbanisme au ministère, M. Nait Saada, a fait savoir qu'un projet d'arrêté interministériel portant sur la désignation des agents habilités pour le contrôle des constructions, devrait être signé incessamment. Ce responsable a indiqué également que l'Etat avait consacré un budget de 189 milliards de dinars pour un programme d'amélioration urbaine qui concernera 7 210 sites au niveau national. Cette opération, qui doit couvrir 2 millions de logements urbains, soit le tiers du parc national du logement, s'étalera sur une période de 4 ans (2007-2010).