Les Bourses européennes étaient en baisse, hier, en début de séance dans le sillage des marchés d'actions américains et asiatiques, la montée des craintes entourant le dossier de la dette espagnole ayant amoindri l'effet apaisant des banques centrales. Vers 09h10, Paris perd 1,23% à 3 470,73 points, Londres 0,78%, Francfort 0,94%, Milan 1,26% et Madrid 1,6%. L'indice EuroStoxx 50 des grandes valeurs de la zone euro cède 1,18%. La tendance est plombée par les propos d'un dirigeant de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) qui remet en cause l'efficacité du nouveau programme d'assouplissement monétaire annoncé par l'institut monétaire mi-septembre pour relancer l'emploi. Selon Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie, le recul du chômage dépend de l'environnement économique et donc de facteurs sur lesquels la banque centrale n'a pas de moyen d'action. "Le programme ne sera donc efficace que si le gouvernement des Etats-Unis met aussi la main à la pâte" ce qui est difficile en période électorale, relève Chris Weston d'IG Markets. La situation en Grèce et en Espagne reste délicate, incitant aussi à la prudence. La Banque centrale européenne a refusé toute restructuration de la dette grecque qu'elle détient car cela reviendrait à un financement monétaire d'un Etat, ce qui est interdit par ses statuts. Cette fin de non-recevoir intervient alors que le pays est en grève générale contre des mesures d'austérité supplémentaires en préparation. "La Grèce s'apparente de plus en plus à un puits sans fond et la question de son maintien dans la zone euro est à nouveau sur la table", estiment les analystes de Saxo Banque. La réticence de l'Espagne à faire appel à un programme de sauvetage global après celui accordé en juin par Bruxelles pour ses banques, pesait aussi sur la tendance. Le gouvernement espagnol dévoilera jeudi son budget 2013 et un nouveau plan de réformes. La gronde s'intensifie dans le pays. La Catalogne a convoqué des élections régionales anticipées et des affrontements ont éclaté mardi soir à Madrid entre policiers et manifestants du mouvement des indignés qui s'étaient rassemblés par milliers aux abords du Congrès des députés. Autre motif d'inquiétude, en France, la confiance des ménages a de nouveau reculé en septembre et le nombre de demandeurs d'emploi a dépassé les 3 millions, selon le ministre du Travail Michel Sapin. Paris évolue en baisse La Bourse de Paris était en baisse hier matin, dans un marché qui s'interroge sur l'efficacité des récentes annonces de la Fed et s'inquiète de la situation de la Grèce et de l'Espagne toujours sous pression pour solliciter une aide financière internationale. Peu après l'ouverture, le CAC 40 reculait de 1,28% à 3 469,64 points. Sur le front des valeurs, l'ensemble du CAC 40 était orienté dans le rouge. EADS reculait de 1,45% à 24,84 euros. Une réunion des ministres de la Défense de l'UE s'est tenue, huer, à Chypre au cours de laquelle les responsables allemand, britannique et français vont tenter d'élaborer une position commune sur le projet de fusion entre le groupe européen et son concurrent britannique BAE Systems. Les secteurs bancaire et cyclique, les plus sensibles à la conjoncture, étaient les premières victimes de ce regain de tensions. Crédit Agricole signait le plus fort recul du CAC 40 (-4,83% à 5,44 euros), suivi par Renault (-3,54% à 37,72 euros) et BNP Paribas (-3,24% à 38,21 euros). CGGVeritas était la lanterne rouge du SBF 120 (-4,27% à 24,32 euros) après avoir annoncé le lancement d'une augmentation de capital d'environ 414 millions d'euros destinée à financer en partie l'acquisition de la division "Géoscience" du néerlandais Fugro. Suez Environnement reculait de 1,49% à 9,12 euros ne profitant pas du relèvement de recommandation sur son titre de "neutre" à "surpondérer" par JPMorgan Cazenove. Alstom perdait 1,41% à 28,22 euros malgré l'annonce de plusieurs contrats dont un de plus de 100 millions d'euros avec la Corée du sud. A l'inverse de la tendance, Néopost gagnait 2,67% à 40,50 euros grâce à la hausse de son bénéfice semestriel et à des perspectives encourageantes sur l'ensemble de 2012. Londres: le Footsie en baisse (-0,74%), les financières dans le rouge La Bourse de Londres évoluait en net recul mercredi, les valeurs financières reculant sur fond d'inquiétudes pour la croissance mondiale et après des publications peu encourageantes de la part du LSE et d'Icap. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 43,15 points dans les premiers échanges, soit un recul de 0,74% par rapport à la clôture de la veille, à 5 816,56 points. Les banques étaient dans le rouge, comme Royal Bank of Scotland (RBS) (-2,32% à 263,7 pence), Lloyds Banking Group (-1,75% à 39,9 pence) et Barclays (-1,84% à 219,1 pence). Anglo American perdait 2,47% à 1 853,5 pence. Amplats, sa filiale platine, a entamé mardi des négociations avec ses mineurs sud-africains du bassin de Rustenburg en grève pour de fortes hausses de salaires. Parmi les valeurs moyennes, le courtier interbancaire Icap chutait de 4,87% à 327,1 pence. Il a annoncé, hier, un recul de 14% de son chiffre d'affaires au premier semestre en raison de la crise dans la zone euro et des difficultés de l'économie mondiale. Le groupe boursier London Stock Exchange (LSE) Group reculait de 1,89% à 1 040 pence après avoir indiqué avoir enregistré un faible niveau d'activité sur ses marchés de Londres et Milan depuis le début de son exercice. Francfert s'enfonce dans la rouge, le Dax perd 1,35% La Bourse de Francfort s'enfonçait dans le rouge, hier dans la matinée, affectée comme les autres places européennes par les interrogations sur l'efficacité de l'action de la Fed et par les inquiétudes persistantes sur la Grèce et l'Espagne. L'indice Dax des valeurs vedettes reculaient de 1,33% à 7 326,65 points, peu après l'ouverture, après avoir commencé la séance sur un repli de 0,84%. Le MDax des valeurs moyennes cédait pour sa part 1,58% à 10 988,96 points. Sur le Dax, seules quatre valeurs parvenaient à se maintenir dans le vert, dont le numéro un mondial des dialyses Fresenius Medical Care (FMC) qui progressait de 1,64% à 56,24 euros et le laboratoire Merck KGaA qui se maintenait juste au-dessus de l'équilibre (+0,04% à 94,49 euros). Les bancaires, toujours très sensibles à l'évolution de la crise de la dette en zone euro, étaient à la peine. Deutsche Bank chutait de 4,50% à 31,32 euros et Commerzbank de 4,05% à 1,44 euro. Du côté du MDax, Hannover Re limitait la casse et cédait 0,79% à 50,1 euros. Le réassureur allemand pourrait décider d'augmenter son dividende au titre de l'année 2012, a indiqué son patron Ulrich Wallin au journal Financial Times Deutschland. M. Wallin affirme que cette décision n'est une manière de soutenir l'entrée en Bourse de la maison-mère de Hannover Re, l'assureur Talanx, mais une façon de ne pas détenir un capital excessif. Suisse : le SMI en net recul La Bourse suisse a ouvert en net recul, hier, pénalisée par la persistance des inquiétudes sur la croissance mondiale, qui freine également toutes les places mondiales. Dans les premières cotations, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,66% à 6 569,91 points, le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,98% à 980,46 points, le Swiss Performance Index (SPI) abandonnait également 0,66% à 6 072,21 points. Les bancaires étaient parmi les plus gros perdants, comme ailleurs en Europe, après un article du "Handelsblatt" affirmant que l'Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas plaident pour que le nouveau mécanisme européen de stabilisation financière (MESF) ne soit pas mis à contribution pour les anciennes dettes, dont les gouvernements concernés devraient continuer à être responsables. UBS (-2,7%) affichait un plus gros recul que Credit Suisse (-2,1%). Julius Bär (-0,8%) limitait les dégâts. Les cycliques étaient également à la peine, à l'image de Sulzer (-1,8%) Adecco (-1,5%) ou Clariant (-1,4%). Holcim (-1,8%) était aussi dans le bas du tableau du SMI, malgré une analyse positive de Credit Suisse, qui estime que le cimentier est bien placé dans le secteur et possède le meilleur portefeuille dans les pays émergents, ainsi qu'un programme clair d'amélioration de la profitabilité. Lonza (-1,1%) était également dans le rouge, après avoir bien performé hier, sur des rumeurs d'intérêt de rachat par BASF et un groupe saoudien. Les titres du luxe Richemont (-1,3%) et Swatch (-1,5%) étaient également clairement en baisse. Schindler (-0,3%) formait l'exception parmi les cycliques, reculant moins que la moyenne. Le titre avait gagné du terrain la veille, après l'annonce du fabricant d'ascenseurs d'un nouveau programme de rachat d'actions à partir de 2013. Parmi les blue chips, seules les pharmas Novartis (+0,3%) et Actelion (+0,02%) étaient en hausse. Roche (-0,5%) perdait un peu moins que la moyenne du marché. Nestlé (-0,3%) cédait aussi moins fortement du terrain. Les analystes de Nomura se montrent impressionnés par le nouveau directeur du groupe alimentaire pour la région Asie/Océanie/Afrique (AOA), suite aux informations recueillies après deux jours de rencontre avec les investisseurs en Chine. Sur le marché élargi, Dufry (-5,7%) était fortement sous pression. UBS a revu à la baisse son objectif de cours tout en restant à "buy" sur le titre. L'action a de plus déjà clairement gagné du terrain depuis le début de l'année, ont commenté les analystes dans une étude. Myriad (-16,4%) chutait. L'entreprise a creusé sa perte nette au premier semestre, à plus de 23 millions de francs suisse, pour un chiffre d'affaires de 25 millions de francs. Tokyo clôture en repli de 2,03% à cause des tensions avec Pékin La Bourse de Tokyo a terminé, hier, en forte baisse de 2,03%. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 184,84 points à 8 906,70 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de son côté de 2%, perdant 15,12 points à 742,54 points. L'activité a été faible avec 1,46 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La morosité de la conjoncture mondiale plombée par les problèmes financiers européens a en partie expliqué la frilosité des opérateurs. Toyota a reculé de 2,66% à 3 100 yens et Nissan de 2,63% à 664 yens. Honda, qui n'a pas réduit sa production mais a reconnu subir des effets négatifs sur ses ventes en Chine, a perdu 4,88% à 2438 yens. Le fabricant d'engins de chantier Komatsu a perdu 2,77% à 1 508 yens, le spécialiste des robots industriels Fanuc 3,00% à 12 610 yens et le conglomérat industriel Toshiba 4,98% à 248 yens. Les groupes sidérurgiques, ont aussi fondu: JFE Holdings de 3,07% à 1 039 yens et Nippon Steel de 1,26% à 157 yens. La compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) a décroché de 3,44% à 168 yens. Sa concurrente Japan Airlines (JAL) a au contraire rebondi de 4,27% à 3 540 yens.
