Les Bourses européennes ont ouvert en net repli, hier, une deuxième région espagnole ayant demandé la veille une aide financière au gouvernement central intensifiant ainsi les craintes de voir l'Espagne recourir à un plan de sauvetage international. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 recule de 1,13% à 3 157,78 points. La Bourse de Londres perd 0,94%, celle de Francfort 1,04%, Milan 1,8% et Madrid 1,84%.L'indice EuroStoxx 50, qui regroupe les principales valeurs de la zone euro, abandonne 1,25%, plombé par les banques de la région (-2,5%). La Communauté de Murcie est devenue la veille la deuxième région d'Espagne à demander une aide financière au gouvernement central, après celle de Valence vendredi. "La Grèce et l'Espagne font à nouveau trembler les marchés", souligne Saxo Banque dans sa note quotidienne. Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de l'impasse dans laquelle se trouve Madrid et qui pourrait conduire ce pays à demander un plan d'aide globale et non plus limité à ses banques. Les taux d'intérêts exorbitants auxquels emprunte l'Espagne (au delà des 7%) sur les marchés internationaux, rendent sa situation financière intenable sur le long terme, soulignent les opérateurs. Pour les économistes de chez Aurel, on assiste "au retour de la peur" sur les marchés financiers, les investisseurs fuient les actifs risqués. A la situation très préoccupante de l'Espagne, s'ajoute également le sort de la Grèce. Le gouvernement grec rencontre cette semaine les chefs de file de la délégation des trois institutions créancières du pays, UE, BCE et FMI pour tenter de trouver un accord sur les réformes et économies nécessaires au maintien de leur perfusion. Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a averti la Grèce qu'elle devait redoubler ses efforts pour se conformer aux conditions du plan de sauvetage imposées par les bailleurs de fonds internationaux. Preuve de la méfiance des marchés à l'égard de la zone euro, la monnaie européenne a chuté face au dollar et a atteint face au yen son plus bas niveau en plus de onze ans. Paris : le CAC dominé par la méfiance, les banques chutent La Bourse de Paris abandonnait 1,59%, hier, au cours des premiers échanges, dans un marché dominé par la chute des valeurs financières alors que la méfiance des investisseurs envers la zone euro et l'Espagne en particulier, s'accentue. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait 50,46 points pour s'inscrire à 3 142,54 points. Les valeurs bancaires accusaient des chutes de 4 à 5%. Parmi les valeurs en baisse, on retrouve en première ligne les titres bancaires, victimes des craintes sur la zone euro : le Crédit Agricole perdait 4,72% à 3,07 euros, la Société Générale (-4,27% à 15,72 euros) et BNP Paribas (-3,61% à 27,47 euros). Axa cédait 4,48% à 9,28 euros et Natixis -4,10% à 1,84 euros.En net recul également, Eurotunnel qui abandonne 5,25% à 5,95 euros. Le groupe a annoncé un bénéfice net de 5 millions d'euros au premier semestre. Du coté des hausses, Peugeot était la seule valeur du CAC 40 dans le vert poursuivant son rebond technique (+2,19% à 6,70 euros). Remy Cointreau cédait 0,71% à 92,13 euros. Le groupe a annoncé l'achat du producteur de scotch whisky écossais Bruichladdich Distillery Company Ltd, pour environ 75 millions d'euros. Londres: le FTSE en repli de plus de 1,50% La Bourse de Londres a ouvert, hier, en repli de plus de 1,50% à 5 565,92 points, alors que la crise dans la zone euro refait surface avec de nouvelles craintes concernant les pays d'Europe du sud. L'indice vedette de la Bourse de Londres perdait 85,85 points, soit -1,52%, peu après l'ouverture. Craig Erlam, d'Alpari UK, s'attend à une "semaine difficile pour les marchés actions et l'euro avec l'Espagne qui se trouve de nouveau sous pression", évoquant également les difficultés de Valence et le fait que "d'autres régions vont probablement suivre son exemple". Du côté des valeurs, les bancaires étaient à la peine avec Royal Bank of Scotland en recul de 2,34% à 199,9 pence, Barclays en perte de 2,27% à 155,63 pence, Lloyds Banking Group (LBG) en baisse de 1,74% à 29,41 pence et HSBC de 1,73% à 524 pence. Barclays et LBG présentent leurs résultats en fin de semaine. Les assureurs n'en menaient pas large non plus puisqu'Aviva reculait de 2% 288,8 pence, Legal&General de 1,94% à 126,2 pence et Prudential de 1,69% à 747,15 pence. Seule une poignée d'actions était dans le vert, en particulier celles du groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) qui grignotaient 0,24% à 1.478 pence -la plus forte hausse à l'ouverture-, devant Astrazeneca (+0,23% à 2.992,5 pence). Les deux groupes doivent présenter leurs résultats respectivement mercredi et jeudi. Francfort : le Dax ouvre en recul de 1,02% La Bourse de Francfort évoluait en nette baisse, hier, près d'une heure après l'ouverture, en raison des inquiétudes à nouveau au plus haut concernant la zone euro et en particulier l'Espagne et la Grèce. L'indice des trente valeurs vedette Dax affichait -1,40% à 6 537,08 points tandis que le MDax des valeurs moyennes reculait de 1,77% à 10 615,48 points, dans les premiers échanges. La zone euro suscite à nouveau toutes les inquiétudes auprès des investisseurs. Les taux d'emprunt à dix ans espagnols ont atteint un nouveau plus haut, hier, malgré le déblocage vendredi de l'aide européenne pour ses banques. Désormais, la crainte augmente que le pays, qui s'enfonce dans les difficultés financières, soit obligé de demander une aide globale. Quant à la Grèce, qui peine à remplir dans les temps les exigences de ses bailleurs de fonds, le FMI comme l'Allemagne ont signifié au cours du week-end qu'ils n'étaient pas prêt à l'aider davantage. Et ressurgit ainsi le risque d'un défaut et que le pays soit contraint de quitter la zone euro. Du côté des valeurs, les financières souffraient particulièrement de cette situation. Deutsche Bank perdait 4,24% à 23,6 euros. La première banque allemande souffrait aussi des rumeurs récurrentes de l'implication de sa banque d'investissement londonienne dans la manipulation du Libor. Commerzbank enregistrait le deuxième recul du Dax avec -3,23% à 1,7 euro, l'assureur Allianz perdait 3,09% à 77,39 euros tandis que Munich Re reculait d 2,73% à 112,1 euros. Siemens, qui selon plusieurs journaux devrait annoncer une révision à la baisse de ses prévisions de résultats pour l'année, perdait 1,52% à 68,14 euros. Ses résultats du deuxième trimestre sont attendus jeudi. Fresenius SE, qui a annoncé vendredi l'acquisition par une de ses filiales de l'américain Fenwal Holdings, l'un des leaders mondiaux dans la technologie de transfusion de sang, gagnait 0,35% à 87,03 euros. Parmi les rares valeurs dans le vert figuraient aussi Bayer (+0,19% à 58,65 euros), Merck (+0,49% à 82,42 euros) et Beiersdorf (+0,38% à 55,3 euros). Sur le MDax, Sky Deutschland reculait de 2,47% à 2,56 euros malgré une interview de son patron qui attend des profits cette année après plusieurs exercices de pertes. Ses résultats sont attendus le 14 août. Milan creuse ses pertes et chute de plus de 3% La Bourse de Milan creusait ses pertes, hier matin, et chutait de plus de 3%, dans un marché dominé par les craintes des investisseurs à l'égard de l'Espagne, dont les taux d'emprunt flambent et entraînent ceux de l'Italie dans leur sillage. L'indice vedette FTSE Mib, qui s'était écroulé de 4,39% vendredi, lâchait 3,27% à 12 640 points, peu après l'ouverture, plombé par les valeurs bancaires. Suspendues temporairement pour excès de baisse, Intesa Sanpaolo s'effondrait de 7,95% à 0,863 euro et Banca Monte dei Paschi di Siena de 7,57% à 0,1454 euro. Banco Popolare cédait de son côté 6,65% à 0,8075 euro, UBI Banca 5,76% à 1,964 euro et UniCredit 5,34% à 2,306 euros. Suisse : ouverture plus faible Le marché suisse des actions a, sur un large front, entamé le premier jour de négoce hebdomadaire dans le rouge. Les problèmes de dette souveraine en Europe reviennent en force. La situation financière de l'Espagne reste très préoccupante et la presse du weekend évoque l'imminence d'une faillite publique grecque. Dans les premiers échanges, le SMI figurait à 6 241,48 points (-0,69%), le SlI à 918,51 points (-1,03%, le SPI à 5 780,11 points (-0,75%). Julius Bär (-0,3%) ne réussissait pas à défendre la bonne tenue de son ouverture. La majorité des titres avaient viré au rouge. Logitech (-3,8%) se plaçait en tête, suivi de Logitech (-3,8%) et Clariant (-3,2%), puis de quelques financières telles que Swiss Life (-3,3%), Swiss Re (-1,8%) et CS (-2,1%). Actelion (-1,6%) était davantage sous pression que la moyenne. Le titre souffre davantage d'un abaissement de recommandation de Barclays à "equal weight" qu'il ne profite d'un relèvement d'objectif de cours ainsi qu'une confirmation du rating "outperform" par le CS. Syngenta (-2,2%), Nobel Biocare (-2,0%) et Adecco (-1,7%) cédaient aussi du terrain. Les seuls gagnants étaient Novartis (+0,2%) et Transocean (+0,1%). Novartis a obtenu ce week-end de la FDA l'homologation pour son médicament Afinitor. Cette autorisation était toutefois attendue, de l'avis des intervenants sur les marchés. Sur le marché élargi, Cicor prenait 1,4% après l'annonce de nomination d'un nouveau directeur financier en la personne de Patric Schoch. OC Oerlikon perdait un bon 2,3%. Meyer Burger baissait de 0,8% après des déclarations prudentes du CEO dans la presse du week-end. Tokyo : le Nikkei lâche 1,86% La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en forte baisse de 1,86%, plombée par la flambée du yen face à l'euro et par la crainte qu'un plan de sauvetage global de l'Espagne soit nécessaire. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 161,55 points à 8 508,32 points, son plus bas niveau en six semaines. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a chuté de son côté de 13,20 points (-1,80%) à 720,62 points. L'activité a été faible avec 1,41 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les actions des grands groupes japonais les plus exposés sur le marché européen ont été fortement malmenées. Canon a dégringolé de 4,59% à 2 742 yens, Konica Minolta de 4,78% à 538 yens, Sharp de 5,16% à 294 yens, Sony de 4,07% à 919 yens et Ricoh de 7,03% à 529 yens. Le titre Suzuki Motor a chuté de 3,94% à 1 366 yens. L'usine Maruti Suzuki India de Manesar, près de Delhi, a fermé temporairement en raison de violences liées à un conflit du travail qui ont fait un mort et 80 blessés la semaine dernière. Maruti Suzuki est détenu à 54% par le constructeur automobile japonais.