Les Américains ont intensifié leur consommation en août malgré la faible hausse de leurs revenus, selon des chiffres publiés cette semaine à Washington par le département du Commerce. Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,5% par rapport au mois précédent, en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère, alors que la prévision médiane des analystes les donnait en hausse de 0,4%. Selon le ministère, la consommation avait progressé en juillet pour la première fois en trois mois, et sa hausse du mois d'août correspond à l'augmentation la plus forte des dépenses observée depuis février. Néanmoins, compte tenu de la hausse des prix, qui a atteint 0,4% sur un mois, après avoir été nulle en juillet, la consommation n'a augmenté que de 0,1% en termes réels en août, soit 0,3 point de moins que le mois précédent. Hors effets de l'inflation, la hausse des dépenses d'août a été bien plus forte que celles des revenus des Américains. Ceux-ci ont en effet connu officiellement leur hausse la plus faible depuis le début de l'année en n'augmentant que de 0,1%, pour le deuxième mois d'affilée, le ministère ayant revu en baisse de 0,2 point son estimation de leur progression en juillet. Les analystes tablaient sur une hausse des revenus de 0,2%. En termes réels, indique le gouvernement, le revenu disponible (après impôts et transferts sociaux) des Américains a reculé de 0,3%, ce qui correspond à sa baisse la plus forte en près de trois ans. Conséquence du différentiel de vitesse entre consommation et revenus, le taux d'épargne des Américains, qui mesure la part de leur revenu disponible mise de côté, a baissé de 0,4 point pour s'établir à 3,7%, son niveau le plus faible depuis avril. L'inflation s'est accélérée à 1,5% sur un an en août (PCE) L'inflation s'est accélérée aux Etats-Unis à 1,5% sur un an en août, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié cette semaine par le département du Commerce à Washington. La hausse des prix, qui était de 1,3% en juillet, est revenue ainsi à son niveau de juin mais reste bien inférieure à l'objectif de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui souhaite une inflation de 2,0% sur un an à moyen terme. Hors alimentation et énergie, l'inflation dite sous-jacente est restée stable en juillet, à 1,6% sur un an, selon les chiffres du gouvernement. Par rapport au mois précédent, les prix ont augmenté de 0,4% en août, alors qu'ils étaient restés stables en juillet, et l'inflation sous-jacente a été de 0,1%, comme en juillet. L'indice PCE sert de référence à la Fed pour la conduite de la politique monétaire américaine. Estimant que le pays n'était pas menacé par un emballement de l'inflation, mais que la hausse des prix risquait au contraire de ralentir trop fortement, la Fed a décidé le 13 septembre de se lancer dans de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, afin de soutenir l'activité dans le but ultime de hâter la baisse du chômage, qui atteignait 8,1% en août. Le FOMC a promis ce jour-là la poursuite d'une politique monétaire ultra-accommodante "pendant un temps considérable", même "après le renforcement de la reprise", si nécessaire, ainsi que le maintien de son taux directeur, quasi nul depuis plus trois ans et demi, à un niveau "exceptionnellement bas" jusque fin 2015 au moins si la situation l'impose. Baisse de l'activité de la région de Chicago L'activité économique de la région de Chicago a reculé en septembre pour la première fois en trois ans, selon l'indice local des directeurs des achats de l'association professionnelle américaine ISM publié cette semaine. Cet indice a reculé de 3,3 points par rapport à août, pour s'établir à 49,7, après avoir passé trente-cinq mois d'affilée au-dessus de 50, seuil marquant la frontière entre contraction et expansion de l'activité économique. La prévision médiane des analystes le donnait à 52,9. L'ISM indique que le passage de l'indice sous la barre des 50 a été entraîné par une forte chute de sa composante mesurant les commandes nouvelles. L'ISM Chicago mesure la perception que les industriels de la région ont de la conjoncture. Il passe pour être habituellement un bon indicateur de l'évolution du baromètre de l'activité au niveau de l'ensemble des Etats-Unis. Bond du moral des ménages en septembre Le moral des ménages a bondi aux Etats-Unis en septembre, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié cette semaine par l'Université du Michigan. Cet indice a progressé de 4,0 points par rapport à août pour s'établir à 78,3, selon l'estimation finale de l'université. Ce chiffre est inférieur à l'estimation initiale (79,2) donnée quinze jours plus tôt et à la prévision médiane des analystes, qui donnait l'indice à 79,0. Selon l'université du Michigan, le moral des ménages se rapproche de son plus haut niveau de l'année, qu'il avait atteint en mai (79,3) avant de plonger brutalement en juin et juillet et de remonter en août. Selon l'autre grand indice de confiance des consommateurs, publié mardi par le Conference Board, le moral des ménages a fortement rebondi aux Etats-Unis en septembre, pour s'établir à 70,3 son niveau le plus élevé en sept mois.