Les dépenses des ménages ont progressé de 1,1% en novembre. Les économistes s'attendaient à une moins bonne performance. La consommation des ménages reste la pierre angulaire de l'économie américaine depuis que la valeur des biens immobiliers s'est effondrée La consommation américaine a fait preuve d'une robustesse étonnante pour le début des achats de fin d'année. Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont connu leur plus forte hausse depuis 2005 en novembre et l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan a baissé moins qu'anticipé en décembre, selon les derniers chiffres publiés vendredi. "Les consommateurs n'ont pas cessé de dépenser, et tant que les revenus continuent de croître, l'économie est en mesure d'éviter la récession", a résumé Joël Naroff, économiste indépendant. Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 1,1% en novembre par rapport à octobre, bien plus rapidement que leurs revenus qui ont augmenté de 0,4%, a indiqué le département du Commerce. C'est la plus forte hausse des dépenses depuis juillet 2005 (+1,1%). Aucune progression supérieure n'a été enregistrée depuis mai 2004 (+1,2%). Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan a baissé moins qu'anticipé en décembre à 75,5 points, contre 74,5 points escomptés lors de la précédente estimation. En novembre, l'indice était ressorti à 76,1 points. Ces nouvelles données sont une bonne nouvelle pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 0,7% des dépenses et une progression de 0,5% des revenus. Ils attendaient un indice Michigan à 74,5 points en décembre. "Les consommateurs ont dépensé tous azimuts, même pour acheter des produits coûteux", a souligné M. Naroff. "La conséquence, c'est que le ralentissement de la consommation au quatrième trimestre risque d'être modeste", en déduit Marie-Pierre Ripert, économiste d'IXIS, et en tout état de cause "bien plus limité que nous l'attendions jusqu'alors". "La grande question, c'est : est-ce-que les ménages vont pouvoir tenir le rythme?", nuance M. Naroff, qui souligne qu'il faudra pour cela une montée de l'emploi et une hausse des salaires. Une partie de la hausse des dépenses, en novembre, est toutefois imputable à l'inflation. L'indice mesurant les prix liés aux dépenses de consommation (PCE), particulièrement suivi par la Réserve fédérale, a progressé de 0,6% en novembre après +0,3% en octobre, et l'indice de base (hors alimentation et énergie) a augmenté de 0,2% après +0,2%, ce qui est conforme aux attentes des analystes. Sur une base annuelle, l'inflation a atteint 3,6% pour l'indice général en novembre (après +3,0%) et 2,2% pour l'indice de base (+2,0% le mois précédent). L'inflation de base est donc passée au-dessus de la barre de 2% qui est le seuil de tolérance de la banque centrale. "Nous nous attendons à ce que l'indice PCE revienne (dans la zone de confort de la Fed) au cours des mois à venir", a indiqué Marie-Pierre Ripert. "Toutefois, à court terme, cela sera probablement un sujet d'inquiétude pour la Fed", a-t-elle souligné. "La Fed a la vie de plus en plus difficile", a également jugé Nigel Gault, de Global Insight: "doit-elle baisser à nouveau les taux en janvier pour soutenir une économie qui semble décélérer rapidement (malgré la résistance de la consommation en novembre) ou doit-elle mettre un terme à sa réduction des taux ?"