Le taux de chômage des Etats-Unis est remonté en mai pour la première fois en un an, pour s'établir à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois, selon des chiffres officiels publiés, avant-hier, à Washington.Le pays a créé 69 000 emplois de plus qu'il en détruisait en mai, indique le rapport sur l'emploi du département du Travail. Le solde net des embauches apparaît ainsi en baisse de 10,4% par rapport à avril et nettement inférieur aux prévisions des analystes, dont l'estimation médiane donnait 150 000 créations d'emploi. Mauvaise nouvelle supplémentaire pour le pays, le ministère a revu en baisse de 33% son estimation des créations de postes d'avril, à 77 000 seulement. Le chiffre de mai aurait été légèrement meilleur sans le secteur public, qui a continué de supprimer des emplois (13 000 en avril), mais le dynamisme du privé s'est encore effrité puisque l'emploi a baissé ou ralenti dans la plupart des domaines d'activité de ce secteur. Le gouvernement indique que le rythme des créations d'emploi est passé de 226 000 par mois en moyenne au premier trimestre, à 73 000 sur avril et mai. Les créations d'emploi ont été insuffisantes pour empêcher une remontée du taux de chômage officiel à son niveau de mars. A cinq mois des élections présidentielles américaines, cette évolution inattendue s'explique par un rebond de la population active après sa baisse d'avril, qui avait donné un caractère artificiel au recul du chômage ce mois-là. Le ministère indique que le taux de participation à la population active, mesurant la part des personnes en âge de travailler qui occupent un emploi ou en recherchent un activement, a augmenté de 0,2 point, par rapport au mois précédent, pour revenir à 63,8%, son niveau - historiquement faible - de mars. Le taux de chômage et de sous-emploi, qui tient compte, entre autres, des salariés travaillant à temps partiel contre leur gré ou des personnes ayant cessé de rechercher activement un emploi, est remonté de 0,3 point, à 14,8%, après être resté en mars et avril à son niveau le plus faible depuis janvier 2009. Les données sur les salaires ne sont pas meilleures puisque le ministère indique que le salaire hebdomadaire moyen a reculé de 0,1% par rapport au mois d'avril, sous l'effet d'un recul du salaire horaire moyen, le nombre moyen d'heures travaillées par semaine étant resté stable, à 33,7 heures par employé. En glissement annuel, le salaire hebdomadaire moyen a progressé de 1,7% en mai, ce qui reste inférieur à la dernière mesure de l'inflation réalisée par le ministère (2,3% sur un an en avril). Ralentissement de l'inflation à 1,8% en avril L'inflation a ralenti en avril à 1,8% sur un an aux Etats-Unis, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié par le département du Commerce, avant-hier, à Washington. La hausse des prix qui était encore de 2,9% six mois plus tôt, et de 2,1% en mars, est repassée au-dessous de l'objectif de la banque centrale américaine (Fed), qui souhaite une inflation de 2,0% sur un an à moyen terme. Hors alimentation et énergie, l'inflation dite sous-jacente a ralenti de 0,1 point par rapport à avril, pour s'établir à 2,0%, selon les chiffres du gouvernement. Par rapport au mois précédent, la hausse des prix a été nulle en avril, mais l'inflation sous-jacente s'est établie à 0,1%, ce qui est inférieur à la prévision médiane des analystes (+0,2%). L'indice PCE sert de référence à la Fed pour la conduite de la politique monétaire.
La consommation s'accélère, les revenus ralentissent en avril Les dépenses de consommation des ménages se sont accélérées en avril tandis que la progression des revenus des Américains ralentissait, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Commerce. La consommation des ménages a progressé de 0,3% par rapport à mars, en données corrigées des variations saisonnières et en rythme annualisé, a indiqué le ministère, ce qui est conforme à la prévision médiane des analystes. Compte tenu du fait que l'inflation a été nulle par rapport à mars, la consommation réelle a rebondi de 0,3% après avoir stagné le mois précédent, ajoute le ministère. Selon le gouvernement, la progression des revenus des ménages est passée de 0,4% en mars à 0,2% en avril. La prévision médiane des analystes donnait une augmentation un peu plus forte des revenus, de 0,3%. Le revenu disponible réel des Américains (soit après impôts et prélèvements sociaux) a progressé en avril au même rythme qu'en mars, de 0,2%, ajoute le ministère.
Les dépenses de construction ont progressé de 0,3% en avril Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont poursuivi en avril leur rebond amorcé en mars après deux mois de baisse, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Commerce. Elles ont progressé de 0,3% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère. La prévision médiane des analystes donnait une hausse des dépenses de construction plus forte, de 0,5% en avril, mais le gouvernement a revu en hausse de 0,2 point, à 0,3%, son estimation de leur progression en mars. L'indicateur du ministère était à la fin de ce mois à son niveau le plus élevé depuis le début de l'année, et inférieur de 0,5% au point haut qu'il avait atteint en décembre après six mois consécutifs de hausse. En glissement annuel, la hausse des sommes consacrées au BTP dans le pays a atteint 6,8% en avril, indique le gouvernement. Par rapport à mars, la hausse des dépenses a été tirée par le secteur de la construction de logements privée.Les dépenses y ont augmenté de 2,8%, soit leur progression la plus forte depuis octobre 2011 et leur niveau le plus élevé depuis février 2009. Hors logement, indique le ministère, les dépenses de construction du secteur privé ont reculé pour la première fois en trois mois, de 0,2%. Selon le gouvernement, les dépenses de construction publiques ont baissé pour le cinquième mois d'affilée, de 1,4%, et sont tombées en avril à leur niveau le plus faible depuis décembre 2006.