Quelques centaines de personnes ont manifesté, avant-hier, à Sidi Bouzid et des enseignants ont observé une grève pour dénoncer l'arrestation de manifestants la semaine dernière dans cette région berceau de la révolution tunisienne. A Tunis, trois députés de Sidi Bouzid ont entamé une grève de la faim au siège de l'Assemblée nationale constituante pour soutenir les revendications de la région. La grogne a également gagné la région limitrophe de Kasserine dans le centre-ouest, où une grève générale a paralysé la localité de Laâyoune (22 000 habitants) contre l'exclusion et le chômage qui atteint le taux de 50%. A Sidi Bouzid, les manifestants ont défilé dans le centre ville avant de se rassembler face au siège du gouvernorat (préfecture), criant des slogans contre les islamistes au pouvoir et réclamant la démission du gouverneur. Par ailleurs, une grande partie des enseignants du secondaire ont refusé de travailler, avant-hier, un collègue faisant partie des manifestants dont ils réclament la libération. Douze personnes avaient été arrêtées mercredi dernier, après plusieurs jours de protestations contre le chômage et la précarité, et de nouvelles interpellations s'étaient produites le lendemain. Une grève générale avait déjà été observée samedi dans la localité de Menzel Bouzaïane, dans cette même région, pour la libération des manifestants. Les trois députés en grève de la faim -- Mohamed Brahimi, Ahmed Khaskhoussi et Tahar El-Ilah ont précisé dans un communiqué exigé eux-aussi la libération des personnes interpellées, l'arrêt des poursuites contre les manifestants et le limogeage du gouverneur de Sidi Bouzid.