Le voyage d'Angela Merkel à Athènes, aujourd'hui, est un signe de "respect" et de "reconnaissance", selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, l'opposition appelant la chancelière à clairement montrer sa "solidarité" envers les Grecs. La visite de la chancelière est "un acte de reconnaissance pour le gouvernement grec qui est soumis à une pression intense en raison de sa politique réformatrice", affirmait le ministre, dans un entretien paru dans l'édition d'hier du quotidien populaire Bild. Les Grecs ont mérité "l'équité et le respect", insiste M. Westerwelle. Vendredi, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a annoncé que la chancelière allemande Angela Merkel souhaitait "soutenir" le Premier ministre grec Antonis Samaras dont elle salue "l'effort de réforme", en se rendant aujourd'hui à Athènes pour la première fois depuis le début de la crise financière. Avant-hier soir, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré sur la chaîne publique ZDF que le voyage de la chancelière n'avait pas pour objectif qu'elle évoque "ce que sur quoi la troïka doit se prononcer". 31,5 milliards d'euros d'urgence "La troïka doit dire si oui ou non la Grèce remplit ses obligations. C'est la condition préalable pour le paiement de la prochaine tranche du programme d'aide", a souligné le ministre. La Grèce souhaite obtenir au plus vite le versement d'une tranche de prêt de 31,5 milliards d'euros au titre de l'assistance financière internationale de 130 milliards d'euros qui lui a été accordée l'hiver dernier. Dans les rangs de l'opposition, le chef du groupe des Verts au Parlement, Jürgen Trittin, demande à Mme Merkel de clairement dire aux Grecs qu'ils peuvent "compter sur la solidarité européenne sur le difficile chemin qu'il leur reste à accomplir", dans un entretien au journal "Welt am Sonntag". Côté social-démocrate, le président du parlement européen, Martin Schulz (SPD), a également appelé la chancelière à exprimer sa sollicitude à l'égard des Grecs. Merkel devrait "transmettre le message que nous les Allemands, sommes solidaires" des Grecs, a-t-il déclaré dans l'édition paru hier du quotidien régional "Leipziger Volkszeitung". Les Allemands doivent montrer que c'est aussi dans leur propre intérêt d'aider la Grèce et ne pas se comporter comme "un riche oncle qui sait tout mieux que tout le monde", a-t-il estimé. Le mot "solidarité" est aussi à la bouche du chef du groupe FDP (libéraux membres de la coalition gouvernementale), Rainer Brüderle, habituellement sur une ligne de fermeté vis-à-vis d'Athènes. Le voyage de Mme Merkel est "un signe clair de notre solidarité à l'égard de la Grèce", a-t-il déclaré au journal Welt am Sonntag.