La flambée des prix de la pomme de terre dure depuis des mois. Ce produit de première nécessité est cédé dans certains endroits à 70 DA le kilogramme. Le consommateur subit ainsi les contre-coups de cette flambée. Le ministère de l'Agriculture a tenté de cerner les raisons ayant induit à la hausse des prix alors qu'il n'y a pas longtemps l'Algérie est arrivée à un excédent dans la production et a même exporté vers l'étranger. Le directeur des études au niveau du ministère de l'Agriculture a souligné lors de son passage sur les ondes la radio Chaîne III que plusieurs facteurs sont à l'origine de cette hausse. Omar Aït Ameur a sérié ces raisons en trois. La première, selon lui, est " la diminution de la superficie plantée dans le cadre du programme saison ". Une superficie qui est passée de " 50 000 hectares à 35 000 entraînant de ce fait une baisse de production de moins de 30% ". La deuxième raison évoquée par le directeur des études au ministère de l'Agriculture est relative à la maladie du " mildiou " qui est causée par un champignon appelé " Phytophthora infestans ". Cette maladie a touché des centaines d'hectares cette année et les conditions climatiques ont favorisé "son évolution rapide ". Des dispositions ont été prises par le ministère de l'Agriculture, fait savoir Omar Aït Ameur notamment " l'information des agriculteurs à travers des avertissements lancés pour déclencher le traitement ". Cela n'a pas eu l'effet escompté puisque le traitement des superficies infestées n'a pas été facile à cause des conditions climatiques lors des pluies diluviennes qu'ont connues certaines régions du pays. D'où le recours des pouvoirs publics à l'importation de semences. L'Algérie importe ainsi annuellement l'équivalent " de 200 millions de dollars de semence de pomme de terre ", soit 80% des besoins de notre pays estimé à près de " 240 000 tonnes par an ". Mais pour ce responsable, " l'importation est une solution provisoire qui vise uniquement à réguler le marché ". L'objectif du ministère de l'Agriculture est justement " d'arriver à diminuer les importations " mais faudrait-il au préalable, préparer les agriculteurs au conditionnement. Les importateurs seront également soumis à un " cahier des charges pour ne pas porter atteinte aux intérêts des agriculteurs " note-il encore. Toutefois, le point nodal de cette flambée des prix reste la spéculation, le jeu favori de certains propriétaires de chambres froides. Omar Aït Ameur a souligné à ce propos que le marché a connu " une rétention de stocks ". La lutte contre ce phénomène ne relève pas uniquement des services du ministère de l'Agriculture. L'invité de la Radio appelle ainsi à conjuguer les efforts " des différents services ". Des brigades mixtes seront d'ailleurs créées prochainement, selon le responsable de l'agriculture.