La Banque centrale européenne (BCE) n'imprimera pas de monnaie pour résoudre la crise de la dette en zone euro, a déclaré, hier, son président Mario Draghi. La BCE ne peut s'engager dans du financement monétaire et ne peut pas remplacer l'action des Etats membres (de la zone euro). Il est trop facile de penser que la BCE peut remplacer l'action des gouvernements ou leur manque d'action en imprimant de la monnaie. Cela n'arrivera pas, a dit M. Draghi, lors de son audition devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, retransmise par la télévision du Parlement. La BCE a déjà fait beaucoup, a-t-il ajouté, en référence aux liquidités mises à disposition des banques et aux programmes de rachat de dette des Etats en difficulté de la région, dont le dernier en date, l'OMT, a largement contribué à l'accalmie sur les marchés depuis son annonce début septembre. Nous avons nos propres responsabilités et nous devons agir dans le cadre de notre mandat, a signifié M. Draghi. Un mandat qui lui interdit de financer les déficits publics en imprimant de la monnaie, notamment pour éviter de créer de l'inflation alors que l'objectif fixé à la BCE est de la maintenir sous le seuil de 2% à moyen terme. Les rachats d'obligations publiques effectués par la BCE depuis 2010 sont entièrement stérilisés, c'est-à-dire que l'institution prend en dépôt de la part des banques le montant de ces rachats pour éviter de créer de la monnaie. La Grèce a fait des progrès significatifs La Grèce a fait des progrès "perceptibles" et "significatifs" en matière de réformes, même s'il reste du travail à faire, a estimé le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. "Il est clair que les progrès en matière des réformes nécessaires sont perceptibles et significatifs et il est clair aussi qu'il faut en faire plus", a dit M. Draghi. "Nous observons des progrès, nous observons un besoin de plus de travail", a-t-il ajouté, refusant en revanche de se prononcer sur le résultat de l'examen des finances grecques avant le rapport de la troïka des bailleurs de fonds de la Grèce (UE, FMI et BCE). "Nous devons attendre le rapport de la troïka", a-t-il dit. Ce rapport attendu mi-octobre risque de connaître un certain retard. Dans la nuit à Luxembourg, ses créanciers ont maintenu la pression pour qu'elle applique des mesures d'austérité en lui donnant jusqu'au 18 octobre au plus tard pour "montrer sa détermination à mettre en place les réformes promises". M. Draghi, avait affirmé la semaine dernière que la BCE n'accepterait pas une restructuration de la dette grecque qu'elle détient pour aider le pays.