L'Algérie a choisi, après étude de toutes les opportunités qui s'offrent à elle, l'option de l'actionnariat que d'être un simple créancier du Fonds Monétaire International (FMI) avec tous les risques qu'on connaît. Et c'est ainsi qu'elle a décidé de participer à l'emprunt lancé par le FMI avec l'achat de 5 milliards de dollars de titres libellés en droits de tirage spéciaux (DTS). L'information a été rendue officiellement, publique, jeudi, à Alger, dans un communiqué commun publié par le ministère des Finances et la Banque d'Algérie ; au moment où se tiennent à Tokyo les assises annuelles du FMI et de la Banque Mondiale. Avec cette décision, l'Algérie répond favorablement à la sollicitation par l'institution de Bretton woods afin de lui permettre de renforcer ses capacités de prêts dans un contexte de crise économique mondiale qui n'en finit de rebondir avec la récession économique à répétition en Espagne et Italie ; alors que la Grèce se débat toujours dans une crise politique. L'opération d'achat par l'Algérie de 5 milliards de dollars de titres du FMI, lui assure "un niveau de sécurité élevé des placements" et un taux d'intérêt "équivalent, voire supérieur à celui d'un titre souverain de premier rang", indique le même communiqué. Outre ces avantages financiers, l'Algérie contribue, à travers l'acquisition des titres DTS, aux efforts consentis par la communauté internationale afin d'endiguer l'impact de la crise économique et financière qui secoue plusieurs pays, notamment en Europe. Le FMI a sollicité le soutien financier de l'Algérie au vu de sa viabilité financière externe solide qui s'apprécie dans le contexte d'une gestion macroéconomique saine, souligne-t-on. En janvier dernier, cette institution financière internationale avait annoncé être à la recherche de sommes nécessaires pour augmenter de 500 milliards de dollars ses ressources prêtables. Le G20 s'était engagé à accorder au FMI plus de 430 milliards de dollars de ressources supplémentaires. Le FMI obtient 456 milliards à la fin du mois de juin dernier. Le Japon, deuxième actionnaire du FMI derrière les Etats-Unis pourrait apporter à lui seul 60 milliards de dollars. Il y a lieu de noter que dans son dernier rapport publié en avril dernier, le FMI avait estimé que l'Algérie clôturerait l'année 2012 avec des réserves de change officielles de 205,2 milliards de dollars et pronostiqué un matelas de devises de 224,1 milliards de dollars pour 2013 (contre 183,1 milliards de dollars en 2011 et 193,7 milliards en septembre 2012). Il y a lieu de noter que le ministre des Finances, Karim Djoudi avait souligné en avril dernier en marge de la réunion du FMI et de la Banque mondiale que"la demande a été faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers pour lui permettre d'accorder des prêts aux pays qui en ont besoin". L'Algérie a étudié et évalué les conditions dans lesquelles cette demande a été proposée dans les détails, avant d'apporter sa réponse dans les délais, comme prévu , soit avant l'assemblée annuelle du FMI et de la Banque Mondiale, prévue en ce mois d'octobre à Tokyo. Les pays émergents rassemblés au sein du groupe dit des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont notamment annoncé le versement de fonds supplémentaires. Dans le détail, la Chine a proposé de fournir 43 milliards de dollars. Un peu auparavant, la Russie s'était pour sa part engagée à fournir 10 milliards de dollars, tout comme l'Inde et le Brésil. L'Afrique du Sud s'est, elle, engagée à fournir 2 milliards de dollars. Et l'Algérie rejoint les pays émergents, avec 5 milliards de dollars Les Brics ont souligné que leurs contributions seraient assorties de conditions relatives à leur utilisation et qu'elles dépendraient de réformes donnant aux économies émergentes, un droit de regard plus important au sein du FMI. Signe que ces pays émergents dont fait partie l'Algérie, entendent bien gagner en influence dans le système financier mondial.