Le général Brunot Dogbo Blé, un ex-homme fort du régime de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a été condamné jeudi à 15 ans de prison pour complicité dans l'assassinat d'un officier à la retraite, dans le premier grand procès de la crise post-électorale de 2010-2011. Le général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine, et son directeur de cabinet, le commandant Yagba Kipré, ont été reconnus coupables de complicité dans l'assassinat du colonel-major Adama Dosso en mars 2011 et condamnés à 15 ans de prison, selon le verdict lu au palais de justice d'Abidjan. Le sergent Jean Noël Léo Lago, qui a avoué avoir tué la victime, écope de la même peine pour assassinat. Le sergent Ferdinand Toh est condamné à 12 ans de prison. Membre du commando qui a exécuté le colonel Dosso, il est reconnu coupable de complicité, mais le tribunal a admis des circonstances atténuantes. Le sergent Noël Toualy, qui avait arrêté l'officier à la retraite, est condamné à cinq ans de prison pour séquestration J'accepte la décision en tant que juriste mais elle est un peu boiteuse. Nous sommes surpris, il y a eu une erreur, a réagi l'avocat du général Dogbo Blé, Me Mathurin Dirabou, sans autre précision. Il a affirmé que la défense allait se pourvoir en cassation. Le parquet militaire avait requis 20 ans de prison et la radiation de l'armée pour le général Dogbo Blé et les quatre membres de sa garde rapprochée, qui comparaissaient depuis le 2 octobre. Deux autres inculpés sont en fuite. Le général Dogbo Blé a nié toute responsabilité dans la mort de l'officier à la retraite, défendu son travail durant la crise de 2010-2011 et expliqué avoir protégé le régime. Il est aussi inculpé de génocide et d'autres crimes commis durant la crise ainsi que de complicité d'assassinat du général Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne tué le 19 septembre 2002, jour d'un coup d'Etat raté contre M. Gbagbo suivi de la prise du nord du pays par une rébellion.