Les Bourses européennes ont ouvert en hausse, hier, avant de rétrocéder l'essentiel de leurs gains, les investisseurs jouant la carte de la prudence dans l'attente d'une demande d'aide de la part de l'Espagne et après l'annonce la veille par Moody's du maintien en l'état de la note de crédit de Madrid. Les banques ont brièvement soutenu la tendance, tandis que les technologiques font grise mine au lendemain des résultats en demi-teinte publiés par IBM et Intel. A Paris, le CAC est stable, malgré le soutien de BNP Paribas (+1,2%) et Société Générale (+0,38%). Crédit agricole chute de 3,38%. Ce dernier a annoncé avant l'ouverture que la cession de sa filiale grecque Emporiki à Alpha Bank lui coûterait près de 2 milliards d'euros. Paris: le CAC 40 (+0,29%) poursuit sur sa lancée, aidée par Moody's La Bourse de Paris confirmait sa tendance haussière dans les premiers échanges, après le répit accordé dans la nuit à l'Espagne par l'agence de notation Moody's Investors Service, dans l'attente d'une nouvelle salve de résultats d'entreprises aux Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 0,29% à 3 510,93 points. Il avait fortement progressé la veille (+2,36%), porté par une information de presse, pourtant rapidement démentie, selon laquelle Berlin serait désormais prête à ce que le Mécanisme européen de stabilité accorde un prêt à l'Espagne. Du côté des valeurs, le secteur bancaire était de nouveau recherché après son envolée de la veille. BNP Paribas prenait la tête de la cote (+1,86% à 41,49 euros), suivi par Société Générale (+1,32% à 25,62 euros) et Crédit Agricole (+1,30% à 6,49 euros). La banque verte a finalisé l'accord de cession de sa filiale hellénique en difficulté, Emporiki, au grec Alpha Bank. Cette cession aura un impact de 2 milliards d'euros sur le résultat du troisième trimestre. A l'inverse, Accor (-3,25% à 24,98 euros) était la lanterne rouge de la cote. Le groupe hôtelier a certes confirmé ses objectifs annuels, après un troisième trimestre conforme aux attentes, mais il a reconnu ne pas avoir de visibilité l'an prochain en raison de la crise. Danone (-2,29% à 47,64 euros) était sous pression malgré la hausse de 9,4% de son chiffre d'affaires sur le troisième trimestre et la confirmation de ses objectifs annuels. Saint-Gobain gagnait 1,34% à 27,19 euros après avoir signé, via sa filiale Avancis, un accord préliminaire avec l'Arabie Saoudite pour y créer une usine de production de modules photovoltaïques. Hors CAC 40, Peugeot PSA Citroën (+3,19% à 5,98 euros) rebondissait. Le gouvernement et plusieurs établissements bancaires préparent un sauvetage de Banque PSA Finance (BPF), la filiale de crédit automobile du constructeur, selon le Figaro. Le fabricant de nacelles élévatrices Haulotte perdait du terrain (-3,47% à 5,56 euros) après avoir vu ses ventes stagner au troisième trimestre. Aufeminin.com, éditeur de sites féminins, s'octroyait 1,93% à 16,89 euros grâce à son niveau élevé de rentabilité au troisième trimestre. Londres à l'équilibre, RBS en forte hausse La Bourse de Londres a ouvert à l'équilibre, reprenant son souffle au lendemain d'une forte progression, tandis que la banque RBS était en forte hausse après l'annonce de sa sortie du plan gouvernemental de garantie des actifs toxiques. L'indice FTSE-100 des principales valeurs, qui a pris 1,12%, avant-hier, grappillait 3,85 points, dans les premières cotations, soit une très légère progression de 0,07% par rapport à la clôture de la veille, à 5 874,39 points. Parmi les plus fortes progressions, Royal Bank of Scotland (RBS) prenait 1,48% à 284,14 pence. La banque, contrôlée par l'Etat britannique depuis son sauvetage en 2008, a annoncé sa sortie du système de garantie des actifs toxiques du gouvernement, une décision perçue comme un premier pas vers une nouvelle privatisation. Le géant de la distribution Tesco gagnait de son côté 1,92% à 313,8 pence, la banque Lloyd's Banking Group 0,93% à 43,15 pence et le groupe minier Anglo American 0,53% à 1 818,5 pence. Lanterne rouge de l'indice, le groupe de défense BAE Systems, qui a échoué à fusionner avec EADS, cédait en revanche 2,34% à 321,4 pence. Francfort: le Dax (-0,02%) s'offre une pause après les gains de la veille La Bourse de Francfort faisait du surplace hier, après ses forts gains de la veille, en attendant de nouveaux résultats d'entreprises américaines, tandis qu'en Europe les incertitudes sur une demande d'aide par l'Espagne ne sont pas encore levées. L'indice vedette Dax était à l'équilibre (-0,02%) à 7 375,9 points, peu après l'ouverture, presque inchangé par rapport à l'ouverture. La veille, le Dax avait pris 1,58% après des informations de presse selon lesquelles l'Espagne envisagerait de demander une ligne de crédit à ses partenaires, ce qui ouvrirait la voie à une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché secondaire de la dette. Mais un porte-parole du gouvernement allemand a toutefois rappelé que pour Berlin, Madrid n'avait pas besoin de plan d'aide européen, au vu des progrès accomplis. Certaines valeurs financières allemandes étaient bien orientées (Deutsche Bank +0,42% à 37,74 euros, Allianz +0,25% à 95,2 euros), profitant du maintien de la note de solvabilité de l'Espagne par Moody's, à "Baa3". Le pays a ainsi évité d'être relégué au rang d'investissement spéculatif. Continental était en légère baisse de 0,09% à 76,24 euros. Dans un entretien au Financial Times Deutschland publié mercredi, son patron Elmar Degenhart a maintenu sa prévision d'un chiffre d'affaires de plus de 32,5 milliards d'euros pour l'année en cours mais s'est dit "inquiet" pour les petits équipementiers automobiles, plus touchés par la crise des ventes automobiles en Europe. Les perspectives sombres du géant mondial des microprocesseurs, l'américain Intel, plombaient l'action du fabricant de progiciels SAP (-0,85% à 55,01 euros), tandis que le fabricant de semi-conducteurs Infineon était aussi en petite forme (-0,31% à 5,12 euros). Suisse : ouverture en léger repli, Zurich sous pression Après son rally des deux derniers jours, la Bourse suisse a ouvert en léger repli, hier, marquant ainsi une pause. Dans les premiers échanges, le SMI cédait marginalement 0,06% à 6 769,77 points. Le SLI grappillait 0,07% à 1 008,94 points et le SPI 0,07% à 6 236,88 points. Zurich (-3,3%) se retrouvait sous forte pression. La compagnie d'assurance a annoncé de nouvelles provisions pour les cas de sinistres de sa division General Insurance en Allemagne. Les ajustements financiers sont évalués à environ 550 millions de dollars avant impôts et 390 millions de dollars après impôts. Ce montant sera pris en compte dans le résultat opérationnel (BOP) des neuf premiers mois 2012.UBS (+0,4%) et CS (+0,2%) continuaient leur progression, mais de manière plus modeste. La Deutsche Bank a relevé les prévisions de bénéfice et l'objectif de cours des deux grandes banques avant la publication des résultats trimestriels. Julius Bär s'appréciait de 0,1%. Les valeurs cycliques présentaient une image contrastée. Transocean (-1,2%), Kühne+Nagel (-0,6%) et Clariant (-0,4%) étaient à la peine, alors qu'Adecco (+1,6% et meilleure performance du SMI/SLI), ou encore Sulzer (+0,7%), Richemont (+0,7%) et Swatch (+0,5%) surperformaient le marché. Givaudan était également recherchée après sa journée des investisseurs. Nomura estime que l'action est bon marché en comparaison sectorielle, et a remonté sa recommandation à "neutral" de "reduce". Nestlé perdait 0,2%. Son confrère français Danone a publié un chiffre d'affaires en hausse de 9,4% au troisième trimestre 2012, tiré par les pays émergents. Les ventes ont par contre reculé en Europe, et particulièrement en Espagne et en Italie. Les deux groupes pharma Novartis (+0,1%) et Roche (+0,5%) étaient en hausse. Les analystes estiment que les chiffres présentés la veille par Roche sont "solides". Pour sa part, Actelion était en baisse de 0,2%. Sur le marché élargi, le concepteur de logiciels informatiques Logitech (-0,6%) perdait du terrain après les derniers résultats du groupe Intel. Ce dernier a annoncé une nette baisse de ses revenus bénéficiaires, ainsi qu'un recul de son chiffre d'affaires au troisième trimestre en raison d'un marché des PC affaibli. Gategroup gagnait 2,4%. Le groupe de logistique spécialisé dans le catering aérien a conclu un contrat avec la plus importante compagnie aérienne au monde, United Airlines. L'accord porte sur trois ans et et est d'une valeur de 430 millions de francs suisse. Tokyo: Nikkei clôture en hausse de 1,21%, apaisement en zone euro La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en hausse de 1,21%, encouragée par un certain apaisement de la crise en zone euro, des résultats d'entreprises favorables aux Etats-Unis et un repli du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 105,24 points à 8 806,55 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,01%, prenant 7,39 points à 739,79 points. L'activité a été assez faible, avec 1,83 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs continuaient d'espérer un règlement du problème d'endettement européen, alors que la tension s'est calmée ces dernières semaines sur le Vieux continent. Ils attendaient avec espoir un sommet européen dont ils attendaient des progrès quant à une aide pour l'Espagne, principal facteur d'inquiétude pour la zone euro dernièrement, avec la Grèce. Les fabricants d'électronique ont repris des couleurs : Sony a augmenté de 2,03% à 956 yens, Panasonic de 2,23% à 505 yens et Canon de 0,87% à 2 542 yens. Leur concurrent Sharp, en grande difficulté financière, a en revanche encore perdu 2,72% à 143 yens. La fortune a été un peu plus variée parmi les constructeurs d'automobiles: Toyota a accéléré de 0,99% à 3 060 yens et Honda de 0,45% à 2 459 yens, mais Nissan a perdu 1,03% à 675 yens. Comme la veille, la vedette du jour a été l'opérateur de téléphonie mobile Softbank, qui a bondi de 5,63% à 2 625 yens. Il avait perdu beaucoup de terrain vendredi et lundi, en raison de rumeurs quant à l'acquisition de son homologue américain Sprint Nextel. Le titre s'est repris depuis la confirmation de ces informations, lundi soir, avec une transaction fixée à 20,1 milliards de dollars sans recours à une augmentation de capital pour Softbank. Il avait déjà bondi de près de 10% la veille. A noter que l'action Japan Airlines a clôturé en hausse de 1,86% à 3 815 yens, soit au-dessus de sa valeur d'introduction fixée lors de son retour en Bourse à la mi-septembre (3 790 yens). JAL est revenue en Bourse moins de trois ans après avoir faillite, grâce un spectaculaire redressement opéré sous l'égide de l'Etat nippon. Wall Street finit en nette hausse, portée par les résultats d'entreprises Wall Street a nettement monté la veille, portée par de bons résultats d'entreprises et la vigueur des valeurs technologiques, le marché tablant sur le lancement imminent d'une version miniature de la tablette iPad d'Apple: le Dow Jones s'est hissé de 0,95% et le Nasdaq de 1,21%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 127,55 points à 13 551,78 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 36,99 points à 3 101,17 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a avancé de 1,03% (+14,79 points) à 1 454,92 points. En vert dès l'ouverture, les indices ont vu leur hausse s'accélérer peu après la mi-séance, emmenés par les valeurs technologiques, après l'annonce par le géant Apple (+2,37% à 649,79 dollars) d'un événement prévu le 23 octobre en Californie, à l'occasion duquel il pourrait selon la rumeur présenter un "iPad mini". Les investisseurs ont reçu avec stupéfaction la démission surprise du directeur général de Citigroup, Vikram Pandit, au lendemain de la publication de résultats trimestriels (supérieurs aux attentes) de la banque. Le titre de Citigroup, qui a clôturé en hausse de 1,61% à 37,25 dollars, a été l'un des plus échangés de la séance. La place new-yorkaise a aussi salué l'annonce du rebond de la production industrielle des Etats-Unis. Goldman Sachs, qui a publié des résultats dépassant les attentes de Wall Street en dépit de l'envol de ses dépenses, a terminé en baisse de 1,03% à 123,22 dollars. Les autres valeurs financières ont terminé dans le vert: Bank of America a pris 0,21% de 9,46 dollars, JPMorgan Chase 1,06% à 42,83 dollars, Morgan Stanley 0,68% à 17,87 dollars. Google, qui a été sommé mardi par les 27 autorités européennes de protection des données de modifier sous "trois ou quatre mois" ses nouvelles règles de confidentialité, sous peine de s'exposer à des sanctions, s'est apprécié de 0,50% à 744,70 dollars. Le groupe internet Yahoo!, qui a recruté un nouveau directeur d'exploitation chez son concurrent Google, a progressé de 1,53% à 15,92 dollars. Microsoft, qui va commercialiser la semaine prochaine sa tablette informatique Surface à des prix similaires à ceux de l'iPad d'Apple, a lâché 0,07% à 29,49 dollars. Le groupe de vente en ligne Amazon, qui va embaucher 50 000 saisonniers aux Etats-Unis pour les fêtes de fin d'année, a reculé de 0,10% à 243,94 dollars. Le groupe américain d'assurance-santé UnitedHealth, qui a revu en hausse ses prévisions de résultats annuels, a toutefois baissé de 1,06% à 56,88 dollars. Dans le secteur pharmaceutique, Johnson & Johnson, qui a dépassé les attentes du marché, a avancé de 1,38% à 69,55 dollars. En revanche, le géant des boissons sans alcool Coca-Cola, qui a déçu avec une progression moins forte que prévu de son chiffre d'affaires trimestriel, a abandonné 0,60% à 37,90 dollars. De même, le groupe publicitaire Omnicom, dont le chiffre d'affaires a un peu moins augmenté qu'espéré, a lâché 3,30% à 50,73 dollars. Le fabricant de jouets Mattel s'est apprécié de 5,04% à 37,20 dollars après l'annonce d'une hausse de 22% de son bénéfice net.