Nombreux sont les observateurs qui estiment que le climat d'investissement en Algérie a connu des évolutions notables. C'est dans ce sens que le groupe de la Banque mondiale entreprend de faire une nouvelle enquête laquelle sera suivie par un exercice d'analyse et de politique exhaustif qui évaluera l'évolution des réformes entreprises. Une première depuis la dernière enquête ICA (Investment Climate assessment) en 2003. Dans ce contexte, M. Mehdi Benyagoub, analyste en opérations au sein du groupe de la Banque mondiale, estime que l'ICA est un outil analytique qui cherche à étudier de façon systématique les conditions favorables à l'investissement privé et à la croissance d'entreprises en capitalisant sur les expériences des firmes privées et en identifiant les domaines de réformes prioritaires pour l'amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur privé. Il ajoutera que l'ICA fournit une base pratique pour des recommandations de politiques et incluant des partenaires locaux tout au long du processus (associations locales du secteur privé et centres de recherches), tandis que les évaluations sont conçues pour soutenir les réformes de politiques visant à accélérer la croissance du secteur privé, conduisant de ce fait à une croissance économique plus rapide et génératrice d'emploi. Cet expert indiquera également que l'ICA se base sur 600 enquêtes effectuées auprès d'entreprises privées et en collaboration étroite avec une institution publique, le Centre national d'études et d'analyses pour la planification (CENAP). Aussi, l'enquête de la Banque mondiale se basera, en premier lieu, sur le classement des contraintes perçues par les entreprises comme un obstacle majeur ou sévère lors du démarrage et de la gestion d'une firme. Il serait utile de noter dans ce contexte qu'en 2003, l'accès et le coût du crédit et la concurrence déloyale du secteur informel arrivaient en tête de ces contraintes suivis de l'accès au foncier et du taux d'imposition. Mais depuis, beaucoup de chemin a été fait dans le domaine des réformes bancaire et fiscale, de la gestion du foncier ainsi que dans la lutte contre l'informel. C'est ainsi que la Banque mondiale se penchera également sur les expériences des entreprises dans le financement, la gouvernance, la réglementation, la politique d'imposition, les relations professionnelles et résolution de conflits, les services d'infrastructures, l'approvisionnement et marketing, ainsi que l'accès aux technologies et les politiques de formation. Au cours de cette enquête la Banque mondiale tentera de quantifier ces coûts. Il s'agira ensuite de comparer les conclusions de l'enquête avec celles émanant de pays comparables afin d'évaluer la santé financière du secteur privé national et sa compétitivité. L'objectif de ce travail est d'offrir une base pratique pour identifier les domaines de réformes prioritaires, en vue d'améliorer le climat d'investissement. Les évaluations se penchent de façon détaillée sur les facteurs de politiques, réglementaires et institutionnels qui nuisent à la provision des services d'infrastructures de bonne qualité et au fonctionnement des marchés financiers, de produits et autres, faisant le lien entre ces contraintes, les coûts et la productivité des entreprises.