Le chef de l'opposition libanaise, Saâd Hariri, a accusé le président syrien Bachar Al-Assad de l'assassinat du chef des renseignements de la police, le général Wissam Al-Hassan, tué avant-hier, dans un attentat à Beyrouth. Nous accusons Bachar Al-Assad d'avoir assassiné Wissam Al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais, a indiqué l'ex-Premier ministre à une chaîne libanaise. Il avait dévoilé dernièrement le plan du régime de Bachar al-Assad de mener des attentats et des assassinats au Liban à travers l'arrestation de Michel Samaha, a indiqué M. Hariri dans un communiqué. Cet ex-ministre libanais partisan du régime syrien avait été arrêté par les renseignements des FSI le 9 août, accusé d'avoir introduit des explosifs en vue de mener des attentats dans le nord du Liban à l'instigation d'Ali Mamlouk, chef des services de renseignements syriens. Je ne me tairai pas après cet horrible crime, a prévenu M. Hariri. Le général Hassan, un musulman sunnite, était un proche de Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise hostile au régime de Damas. J'accuse ouvertement Bachar Al-Assad et son régime d'avoir tué Wissam Al-Hassan, a affirmé de son côté le dirigeant druze Walid Joumblatt, un des critiques les plus virulents de Damas. Le régime syrien est expert en assassinats politiques et il faut que notre réponse soit politique, a assuré M. Joumblatt. Le président qui brûle la Syrie et qui est le bourreau de Damas se moque pas mal si le Liban brûle, a-t-il ajouté. Le gouvernement a décrété une journée de deuil pour samedi, après cet attentat qui a fait huit morts et 86 blessés. L'opposition libanaise appelle le gouvernement à démissionner L'opposition libanaise a appelé le gouvernement, où le Hezbollah chiite allié de Damas joue un rôle prédominant, à démissionner après l'assassinat du chef des renseignements de la police. Nous appelons ce gouvernement à partir et son chef à démissionner immédiatement, car le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture pour ce complot criminel, selon un communiqué lu par Ahmad Hariri, un porte-parole de l'opposition, à l'issue d'une réunion urgente. Le Premier ministre Nadjib Mikati assume personnellement la responsabilité du sang versé par le général Wissam Al-Hassan et par les innocents tués dans l'attentat à Beyrouth qui a fait au total huit morts. Washington condamne un attentat terroriste injustifiable Les Etats-Unis ont vivement condamné l'attentat terroriste survenu à Beyrouth, qui a coûté la vie au chef des renseignements de la police libanaise et à sept autres personnes, mais sans accuser directement le régime de la Syrie voisine. Nous condamnons dans les termes les plus forts l'attentat terroriste qui a tué le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) du Liban, Wissam al-Hassan, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC) de la Maison Blanche, Tommy Vietor. Téhéran condamne mais accuse Israël L'Iran a condamné, hier, l'explosion qui a tué le chef des renseignements de la police libanaise à Beyrouth. Il a accusé Israël d'être derrière cet attentat que l'opposition libanaise a au contraire attribué au régime de Damas allié de Téhéran. "L'Iran condamne l'explosion terroriste perpétrée par ceux qui cherchent à créer des divisions entre les différents groupes libanais, au détriment de l'intérêt du Liban", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast sur le site internet du ministère. "Sans aucun doute, l'ennemi principal du peuple libanais est le régime sioniste, à qui profite le plus l'instabilité et l'absence de sécurité dans la région", a-t-il ajouté. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a accusé "les ennemis de la région" de "chercher à accroître l'insécurité pour réaliser leurs objectifs malveillants", lors d'un entretien téléphonique vendredi soir avec son homologue libanais Adnan Mansour, selon le site du ministère. Damas condamne l'attentat et ne réagit pas aux accusations La Syrie a condamné l'attentat meurtrier à la voiture piégée qui a secoué avant-hier, la capitale libanaise Beyrouth, le ministre de l'Information dénonçant un acte lâche et terroriste, selon les médias officiels syriens. Ces attentats terroristes sont injustifiables où qu'ils se produisent, a ajouté le ministre syrien de l'Information, Omrane Al-Zohbi. La Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban, a été pointée du doigt pour la série d'assassinats de personnalités libanaises hostiles à Damas entre 2005 et 2008, notamment celui de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué le 14 février 2005 par un attentat qui a coûté la vie à 22 autres personnes.