Les cinq accusés des attentats du 11-septembre ont boycotté, avant-hier le dernier jour d'une semaine d'audience devant le tribunal militaire de Guantanamo, destinée à préparer leur procès où ils encourront la peine capitale. Autorisés lundi dernier, au premier jour de cette audience préliminaire, à se soustraire aux débats à condition d'en notifier l'autorité militaire, les cinq hommes ont préféré rester dans leurs cellules du camp 7 ultra-sécurisé, réservé aux détenus de grande valeur. Ils avaient demandé que cette dernière journée soit annulée car le vendredi est un jour de prière dans la religion musulmane. Vendredi est la journée la plus sacrée de la semaine pour les musulmans pratiquants, a écrit la défense dans un recours. Mais l'autorité militaire qui, en août, avait reporté cette audience en raison du Ramadhan, a rejeté leur demande de report. C'était la première fois de la semaine que les cinq accusés étaient absents en même temps. L'audience, destinée à préparer le procès qui ne se tiendra pas avant un an à Guantanamo, s'est penchée sur les droits de citation des témoins, que la défense considère déséquilibrés par rapport à ceux de l'accusation. Les avocats contestent la constitutionnalité des tribunaux militaires d'exception en raison du contrôle unilatéral de l'accusation sur le choix de leurs témoins et de leurs experts. Il y a une disparité manifeste, a déclaré James Connell, l'un des avocats. Ils avaient demandé, en mai, que le président Barack Obama, son prédécesseur George W. Bush ou encore l'actuel vice-président Joe Biden, témoignent devant le tribunal, mais l'accusation s'y était opposée, comme le règlement des tribunaux militaires le permet. Les avocats estimaient que la diffusion de déclarations incendiaires de responsables politiques au cours des dix dernières années était susceptible d'affecter l'équité du procès. Ils ont également réclamé le témoignage de Jose Rodriguez, un ancien responsable de la CIA, qui a admis des mauvais traitements à l'encontre de Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé des attentats, pendant sa détention dans une prison secrète. La règle est la règle, il faut justifier chaque témoignage qui doit présenter une pertinence logique et judiciaire, a affirmé à l'audience le procureur Clay Trivett.