Le marché de la dette a peu évolué en fin de semaine après un sommet européen qui, conformément aux attentes, a mis sur les rails le projet de supervision bancaire dans l'Union européenne sans faire évoluer le dossier espagnol. Peu avant la clôture, le rendement de l'emprunt à 10 ans de l'Espagne restait quasi-stable à 5,365% contre 5,344% la veille sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Il s'était nettement détendu mercredi et jeudi, après la décision de l'agence de notation Moody's de confirmer la note du pays, lui évitant ainsi de tomber dans la catégorie des investissements spéculatifs. "Les coûts de financement espagnols devront encore baisser sensiblement pour que sa dette revienne sur une trajectoire viable", prévient toutefois Marc-Henri Thoumin, stratégiste pour la Société Générale. De son côté, le taux à 10 ans de l'Italie était stable à 4,768% contre 4,765%. "Le marché reprend son souffle après sa forte détente des dernières séances d'autant que le sommet européen n'a débouché sur aucune surprise", commente René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis. Les 27 dirigeants européens se sont engagés à accélérer la mise en oeuvre des mesures pour la croissance et l'emploi. Ils ont surtout trouvé un compromis permettant à la Banque centrale européenne (BCE) de surveiller l'ensemble des 6.000 banques de la zone euro à partir du 1er janvier 2014. En revanche, la recapitalisation directe des établissements financiers espagnols ne sera pas possible à titre rétroactif, a assuré la chancelière allemande Angela Merkel, allant à l'encontre de la position défendue par Paris qui espère encore arracher un accord sur ce point délicat. Côté grec, aucune annonce majeure n'a été faite. Le Premier ministre Antonis Samaras s'est déclaré confiant dans le versement rapide au pays d'une tranche du prêt UE-FMI accordé en février, Athènes n'ayant des réserves suffisantes que jusqu'au 16 novembre. La Grèce attend impatiemment depuis des mois le déblocage d'une ligne de crédit de 31,2 milliards d'euros destinée notamment à recapitaliser ses banques. La tendance baissière de ses taux d'emprunt se confirmait. Ils s'inscrivaient à 16,442% contre 17,037%. Les dettes des pays les plus solides ont vu leur taux également légèrement reculer. Le taux à 10 ans de l'Allemagne baissait à 1,604% contre 1,633%, tout comme celui de la France à 2,214% contre 2,244%. Hors zone euro, le taux à 10 ans britannique baissait à 1,893% contre 1,913%. Sur le marché américain, les taux à 10 ans se détendaient à 1,786% contre 1,834%, tout comme ceux à 30 ans à 2,971% contre 3,019%. Le taux à trois mois baissait à 0,09%, contre 0,10% la veille. Sur le marché interbancaire, l'Euribor à trois mois a reculé à un niveau plus bas historique à 0,204% contre 0,205% la veille. Le Libor libellé en dollar a reculé à 0,317%, contre 0,319% la veille.