L'agence de notation Moody's a menacé d'abaisser d'un cran la note de six grandes banques canadiennes, en raison de leur vulnérabilité face à certains risques de l'économie canadienne. Ces établissements sont la Banque de Montréal, actuellement notée Aa2, Banque Scotia (Aa1), Caisse Centrale Desjardins (Aa1), Banque canadienne impériale de Commerce (Aa2), Banque Nationale du Canada (Aa2) et Toronto-Dominion (Aaa). Cette décision reflète notre préoccupation quant au niveau d'endettement élevé des consommateurs canadiens et des prix élevés de l'immobilier, qui rendent les banques canadiennes plus vulnérables à de plus grands risques pour l'économie canadienne, a déclaré le vice-président de Moody's, David Beattie, dans un communiqué. Pour la banque Nationale, la Banque de Montréal, la Scotia et CIBC, poursuit-il, leur exposition considérable aux marchés volatils des capitaux est une préoccupation. Dans le cas de la TD, la robustesse de sa solvabilité pourrait être affaiblie par la contribution grandissante de sa filiale américaine, beaucoup moins forte. Moody's reconnaît la solidité de leur réseau au Canada et la capacité des grandes banques canadiennes à produire des bénéfices solides et précise qu'elles continueront à se classer parmi les banques les mieux notées au monde après cette révision. La menace principale est liée à des facteurs macro-économiques. Moody's rappelle qu'au deuxième trimestre, l'endettement des ménages canadiens équivalait à 163% de leurs revenus annuels disponibles, en comparaison à un ratio de 137% il y a cinq ans. L'endettement des ménages, alors que les taux d'intérêt sont au plus bas, est lié à la flambée des prix de l'immobilier, qui ont augmenté de 21% depuis août 2007, rappelle Moody's. Moody's prévoit que la croissance de l'économie canadienne se situera entre 2% et 3% en 2013, mais souligne que les risques d'une révision à la baisse de ce scénario ont augmenté. L'économie (canadienne), ouverte et orientée vers l'exportation de matières premières, est exposée à des risques externes, principalement la faible reprise économique américaine, la crise bancaire et de la dette souveraine dans la zone euro et le ralentissement des marchés émergents qui pèsent sur les prix des matières premières, note Moody's. Si ces risques venaient a se concrétiser, ils auraient des ramifications significatives pour l'économie canadienne qui se transmettraient au système bancaire, avertit Moodys. La plus grande banque du Canada, la Banque Royale, actuellement notée Aa3, n'est pas concernée par ces avertissements. Le gouvernement canadien n'a cessé de vanter le bilan des banques canadiennes, reconnues ces dernières années comme les plus solides au monde au Forum de Davos.