"Le Front de la Concorde nationale annonce son retrait du gouvernement de Nouri al-Maliki. Les ministres présenteront leur démission aujourd'hui", a déclaré le député Rafeh al-Issawi lors d'une conférence de presse dans la Zone verte ultrasécurisée de Bagdad en présence du vice-président Tarek al-Hachémi. M. Hachémi restera à son poste, a-t-il ajouté, et les 44 députés (sur 275) du Front de la Concorde continueront de participer aux sessions de l'Assemblée nationale à leur reprise en septembre. Le principal bloc sunnite avait annoncé le 19 juillet qu'il mettait fin au boycottage du Parlement mais ses six ministres avaient en revanche décidé de continuer le boycottage du gouvernement. La semaine dernière, ce bloc avait posé un ultimatum au gouvernement, menaçant de le quitter à l'issue d'un mois de conflits. Il exigeait la cessation des raids et campagnes d'arrestations, menés selon lui, par des milices chiites alliées à la coalition gouvernementale dans les localités sunnites. Sur une autre registre, l'Arabie saoudite a annoncé mercredi qu'elle allait envoyer une mission diplomatique en Irak et a rejeté des critiques américaines l'accusant de ne rien faire pour aider à stabiliser la situation dans ce pays en proie aux violences notamment anti-américaines. "Pour soutenir le gouvernement irakien (...), nous avons décidé d'envoyer une mission diplomatique du ministère des Affaires étrangères pour voir comment établir notre ambassade à Bagdad", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal. "Nous avons exprimé le souhait de travailler de près avec le gouvernement irakien au sujet des mesures de sécurité, en particulier la lutte contre les activités terroristes", a ajouté le prince Saoud. Le ministre s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et le secrétaire à la Défense, Robert Gates, qui achèvent une visite à Djeddah, en Arabie saoudite, dans le cadre de leur tournée régionale. L'ambassade saoudienne à Bagdad a fermé en décembre 1990. Les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2004, après l'invasion américaine de l'Irak et la chute du régime de Saddam Hussein, mais l'ambassade n'a pas rouvert en raison de l'insécurité. Mme Rice s'est félicitée de cette décision, rappelant que Washington avait encouragé les pays voisins de l'Irak à développer leurs relations diplomatiques avec le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki. Par ailleurs, selon de hauts responsables américains non identifiés cités fin juillet par le New York Times, Washington accuse Ryad de vouloir affaiblir le gouvernement en finançant des groupes sunnites en Irak. "Tout ce que nous pouvions faire pour protéger les frontières saoudo-irakiennes, nous l'avons fait (...). Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de l'autre côté de la frontière: je vous assure que le passage des terroristes se fait de l'Irak vers l'Arabie saoudite et non l'inverse", a rétorqué le chef de la diplomatie saoudienne.