Le promoteur immobilier public, " Cosider promotion " est le premier organisme à procéder à l'augmentation des prix de son produit à la vente. Le prix de M⊃2; d'un logement auprès de cette entreprise étatique a été revu à la hausse à trois reprises durant ces cinq dernières années. Ainsi, un appartement qui n'est évalué qu'à 29 000 dinars/m⊃2; en 2002 au niveau de cette entreprise est passé à 35 000 dinars/m⊃2; en 2005, et à 40 000 dinars/m⊃2; au début de l'année en cours avant que ce prix ne soit réévalué à 49 500 DA il y a quelques jours. Au niveau de Cosider, le dernier réajustement des prix n'a pas manqué de susciter des remous au sein des acquéreurs qui, à travers leur réaction, hier, ont signifié à l'entreprise en question leur rejet de ces augmentations. Toutefois, Cosider n'a pas tardé à formuler des explications en précisant que les acquéreurs ayant déjà signé des accords avec l'entreprise promotrice auront à payer uniquement le prix pour lequel ils se sont engagés. Par ailleurs, il y a lieu de faire savoir que les augmentations décidées par Cosider ont été motivées par l'augmentation du prix de revient d'un logement à la réalisation. Cette nouvelle situation est, en tout cas, provoquée par plusieurs facteurs intervenant directement dans le cycle de réalisation du bâtiment. En premier lieu, il y a la flambée exceptionnelle des prix des matériaux de construction, dont le ciment qui est cédé actuellement à un prix dépassant de loin les 500 dinars le sac sur le marché du détail. Ceci est dû aux pannes successives qui touchent fréquemment les cimenteries publiques, à l'instar de la cimenterie de Skikda où le service n'a repris que récemment suite à l'arrêt de l'une de ses chaînes de production. Le rond à béton, lui aussi, n'est pas épargné par la hausse des prix, non seulement sur le marché local mais aussi au niveau international. La pénurie touche également d'autres agrégats, à l'image du sable, que les entreprises de réalisation se voient de plus en plus contraintes de se le procurer dans le marché informel, auprès des extracteurs clandestins du sable carrément. Outre les matériaux de construction, la main-d'œuvre spécialisée est également soumise à la grande spéculation qui frappe de plein fouet le secteur du BTPH. Le manque flagrant en ouvriers spécialisés dans les métiers du bâtiment a fait que plusieurs projets ont observé un rythme ralenti s'ils n'ont pas été complètement à l'arrêt pendant plusieurs mois. Cette situation a incité le gouvernement à arrêter des mesures d'urgence, notamment, dans le secteur de la formation professionnelle qui a fait des métiers manuels du bâtiment l'une de ses priorités. De l'avis de nombreux spécialistes du secteur, la tension qui frappe actuellement le marché du logement a été prévisible eu égard à la nette explosion que connaît ces dernières années le secteur du bâtiment dans le pays. L'Etat, à lui seul, s'est tracé l'objectif de réaliser un million de logements à horizon 2009 sans compter les multiples projets relevant du domaine privé national, dans le cadre des promotions immobilières et des coopératives privées ainsi que l'habitat rural. La forte demande en matière de logements, elle aussi favorise la flambée des prix.