Le marché obligataire européen a connu une séance relativement calme en fin de semaine écoulée, marquée par une tension des taux d'emprunt en Espagne et en Italie, malgré des chiffres du chômage américain plutôt favorables aux actifs risqués. Peu avant la clôture, le taux à 10 ans de l'Espagne montait à 5,661% (contre 5,591% jeudi à la clôture) sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. De son côté, le taux de l'Italie progressait également à 4,946% (contre 4,930%). Le taux de l'Espagne a notamment grimpé après la publication par le Trésor espagnol des détails de son prochain emprunt, jeudi 8 novembre, qui comportera trois lignes, à 2015, 2018 et 2032, cette dernière étant la plus risquée compte tenu de son échéance lointaine. Très attendus par les investisseurs, les chiffres du chômage aux Etats-Unis pour octobre n'ont pas eu d'impact sur le marché obligataire, prévient René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis. Le taux de chômage est légèrement remonté à 7,9%, comme prévu par les analystes, en dépit d'une accélération des embauches dans le pays avec 171 000 emplois créations nettes d'emploi, soit au-delà des attentes. "Les rendements obligataires pourraient profiter d'un retour vers les actifs risqués à très court terme, en raison des statistiques meilleures que prévu", soulignent les stratégistes chez BNP Paribas. L'actualité en zone euro était dépourvue de rendez-vous majeurs, si ce n'est une contraction de l'activité du secteur manufacturier pour le quinzième mois consécutif en octobre, plus forte qu'en septembre. Par ailleurs, "la préoccupation du marché devrait se déplacer de l'Espagne à la Grèce", selon BNP Paribas. Les investisseurs ont désormais conscience que l'Espagne ne devrait pas demander une aide à la zone euro dans l'immédiat, au moment où le pays a quasiment bouclé son programme d'emprunt pour 2012. "Le vrai sujet, c'est la Grèce. Même si on peut penser qu'on va arriver à un accord, on sent un peu de raidissement sur certaines positions parmi les créanciers, ce qui rend les marchés attentistes", selon M. Defossez. Le dossier grec va être un sujet de discussion important lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales du G20 dimanche et lundi à Mexico De son côté, le taux allemand à 10 ans reculait très légèrement à 1,449% (contre 1,455%), tout comme le rendement français à 2,223% (contre 2,227%). Paris a annoncé vouloir emprunter entre 5,6 et 6,8 milliards d'euros lors d'une opération de court terme lundi. Hors zone euro, le taux britannique reculait à 1,855% contre 1,867% la veille. Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans était stable à 1,724%, tandis que celui à 30 ans progressait un peu à 2,914% contre 2,901% la veille. Le taux à 3 mois était inchangé à 0,09%. Sur le marché interbancaire, l'Euribor à trois mois est resté stable à 0,197%, tout comme le Libor libellé en dollars à 0,313%.