Le président français François Hollande, en visite au Laos, hier, pour le sommet Asie-Europe (Asem), a voulu rassurer les pays asiatiques sur une crise de l'euro qui touche, selon lui, à sa fin, mais aussi les inviter à participer aux efforts de relance dans le reste du monde. Je suis là pour rassurer les pays asiatiques mais aussi pour leur dire qu'ils ont leur rôle à jouer dans la croissance européenne et mondiale, a-t-il dit lors d'une rencontre improvisée avec la presse à l'ambassade de France à Vientiane. Les Asiatiques ont beaucoup profité de notre croissance. Maintenant c'est à eux de tirer notre croissance grâce à leur demande, a-t-il ajouté juste avant le début d'un sommet de l'Asem qui réunit une cinquantaine de dirigeants des deux continents. La croissance ne peut venir que si l'Europe est assainie, apaisée, moins incertaine. On est en fin de crise de la zone euro, mais pas en fin de crise économique, a-t-il fait valoir. Le message essentiel à adresser à l'Asie, c'est que nous avons engagé le règlement de nos problèmes, nous avons fait des choix pour la stabilité et la croissance et enfin nous allons mettre en place l'Union bancaire. Ca peut rassurer les investisseurs asiatiques, les faire revenir sur les marchés européens. Les conditions sont réunies pour un retour de la croissance en 2013 en Europe, a-t-il estimé. Retraçant le début de son mandat à l'Elysée six mois après son élection, le président a souligné qu'après son travail en faveur de la réorientation de l'Europe, puis du redressement budgétaire du pays, venait aujourd'hui le temps de la compétitivité. Le rapport Gallois, proposant un ensemble de mesures pour relancer celle-ci, est remis hier, au gouvernement. M. Hollande, a indiqué qu'il en tirerait toutes les conclusions alors que le texte est d'ores et déjà sujet à polémique. En marge du sommet, M. Hollande aura des entretiens bilatéraux, en particulier avec le Premier ministre chinois Wen Jiabao, alors que Pékin doit dans les jours qui viennent renouveler la hiérarchie du pouvoir. Il rencontrera aussi son homologue laotien Choummaly Sayasone. Le président doit visiter par ailleurs l'institut Pasteur de Vientiane, réalisation de la coopération franco-laotienne, qui mène notamment des recherches sur le Sras et la grippe aviaire. …Et dénonce la concurrence " déloyale " du yuan Le président français François Hollande a plaidé, en outre, pour une réévaluation de certaines monnaies asiatiques, en particulier le yuan chinois considéré comme bien en dessous de sa valeur, critiquant une concurrence déloyale. Nous devons être compétitifs mais faut-il encore que l'échange soit juste, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale, a-t-il déclaré à la presse en marge du sommet Asie-Europe (Asem) au Laos, dénonçant des coûts de main d'oeuvre très bas et la faiblesse artificielle de certaines monnaies. Des voix critiques aux Etats-Unis et dans d'autres pays développés accusent la Chine de maintenir volontairement la valeur de sa monnaie à un niveau faible, pour pouvoir exporter plus facilement ses produits.La France doit faire des efforts de compétitivité mais en même temps l'Asie doit également comprendre que nous devons rééquilibrer nos échanges commerciaux, a-t-il dit. Pointant de nouveau Pékin du doigt, il a ajouté: le déficit entre la France et la Chine, c'est 27 milliards d'euros par an, c'est à dire près de 40% de notre déficit commercial. Nous ne pouvons pas l'accepter.