Downing Street a indiqué, hier matin, que des responsables britanniques allaient s'entretenir avec des représentants de groupes armés de l'opposition syrienne. Le bureau du Premier ministre britannique a précisé que le gouvernement avait autorisé des responsables britanniques à s'entretenir avec des responsables militaires de l'opposition syrienne. Il a indiqué qu'il n'était pas question d'armer ces groupes mais d'ouvrir des discussions dans le but d'unir l'opposition et de mettre un terme à l'effusion de sang. Selon les médias britanniques, le ministre des Affaires étrangères William Hague a donné son feu vert à son envoyé spécial auprès de l'opposition syrienne John Wilkes pour organiser des rencontres, dans un pays tiers, avec l'opposition syrienne armée. Des responsables britanniques ont également insisté sur le fait que ces groupes seraient appelés à respecter les droits de l'Homme. Cameron d'accord pour une sortie sécurisée pour Assad Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué qu'il serait d'accord pour une sortie en toute sécurité pour le président Bachar Al-Assad, s'il acceptait de partir pour mettre fin au conflit, en Syrie, dans une interview, avant-hier, à la chaîne satellitaire Al-Arabiya. Certainement, je ne lui offre pas un plan de sortie en Grande-Bretagne, mais s'il veut partir, il pourrait partir, cela pourrait être arrangé, a déclaré M. Cameron, interrogé sur son avis si le président syrien demandait une sortie sécurisée de son pays. Je suis (favorable à) tout pour voir cet homme quitter le pays et avoir une transition sûre en Syrie, a ajouté le Premier ministre dans un entretien accordé à la chaîne à capitaux saoudiens au cours d'une visite de deux jours qu'il a achevée , avant-hier, aux Emirats arabes unis. Bien sûr, je préfère qu'il affronte la force de la justice et du droit internationaux pour ce qu'il a fait contre son peuple, a-t-il encore dit. L'un de ses porte-parole à Londres, interrogé sur les déclarations du Premier ministre, a dit: Il (Cameron) a réitéré notre position. La transition ne peut se faire alors qu'Assad est sur place et ainsi nous voulons qu'il parte, a-t-il expliqué. Le Premier ministre s'est dit frustré de ne pas pouvoir faire davantage pour mettre fin aux violences meurtrières en Syrie. C'est un massacre épouvantable qui se déroule dans notre monde d'aujourd'hui - 40.000 vies déjà perdues et on peut voir, sur les écrans de télévision, nuit après nuit, des hélicoptères, des avions du régime Assad bombardant son propre pays et tuant son propre peuple, a-t-il déploré. Nous devons nous demander ce que nous pouvons faire: comment pouvons-nous aider l'opposition ? Comment pouvons-nous mettre la pression sur Assad ? Comment pouvons-nous travailler avec les partenaires de la région pour inverser cette tendance ?, s'est interrogé M. Cameron, arrivé dans l'après midi d'avant-hier, en Arabie saoudite, deuxième étape de sa tournée dans la région. Mais il a admis, en réponse à une question, qu'il n'était pas possible pour le moment d'armer la rébellion syrienne. Nous ne sommes pas en train de planifier cela. Nous sommes un gouvernement qui obéit au droit international et nous respectons la loi, a-t-il dit, redoutant toutefois une poursuite des massacres et des pertes de vies humaines. Cela devrait être notre préoccupation majeure. ...Et visite un camp de réfugiés syriens en Jordanie Par ailleurs, David Cameron s'est rendu hier matin, dans le grand camp de réfugiés syriens de Zaatari, dans le nord de la Jordanie, non loin de la frontière syrienne, dernière étape de sa tournée régionale. A son arrivée au camp, où 36.000 Syriens vivent dans des tentes et des caravanes, M. Cameron s'est rendu directement dans les locaux du Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) pour s'entretenir avec des responsables. Il a ensuite pris le temps de discuter avec une réfugiée devant les bureaux, a précisé le HCR, puis s'est rendu dans une école gérée par le HCR à l'intérieur du camp, où des enfants ont chanté pour lui en arabe. Beaucoup d'enfants excités jouaient au football dans la poussière, sans trop se soucier du visiteur dont ils ignoraient l'identité. C'est le roi?, a demandé l'un d'eux. L'immense camp de Zaatari, qui illustre à grande échelle toutes les difficultés liées à la crise de réfugiés syriens, est en effet devenu un point de passage quasi-obligé pour les responsables politiques en tournée dans la région. Selon le HCR, quelque 360.000 réfugiés ont fui le conflit en Syrie, où au moins 1,2 million de personnes ont également besoin d'aide. Les autorités jordaniennes estiment à plus de 200 000 le nombre de Syriens réfugiés sur son sol. Après sa visite de l'école, M. Cameron est reparti pour Amman, où il devait s'entretenir avec le roi Abdallah II avant de regagner Londres. Combats, bombardements et attentat à Damas Damas était hier, en proie à de violents combats, à des bombardements et à des attentats, au lendemain de plusieurs attaques meurtrières dans des banlieues proches de la capitale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une voiture piégée a explosé dans la nuit dans le quartier de Qadame (sud), a indiqué l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins, ajoutant que des premières informations font état d'un mort. Dans le quartier de Mazzé, qui abrite des ambassades et des centres de la Sécurité et visé il y a rois jours par un attentat meurtrier, des tirs d'obus de mortier ont tué trois civils et blessé 12 personnes, selon l'OSDH. Mardi soir, trois bombes avaient fait, selon l'OSDH, 19 morts et plus de 50 blessés, dont de nombreux grièvement touchés, à Qudsaya, une banlieue populaire de l'ouest de Damas. Plus tôt, une voiture piégée avait fait des blessés à Mouadamiya, près de Damas, et une autre des dégâts dans la banlieue de Sayeda Zeinab, selon l'OSDH. Aucun de ces attentats n'a été revendiqué dans l'immédiat. Ailleurs dans le pays, l'aviation menait des raids au-dessus de la métropole d'Alep (nord) et de sa province, tandis que soldats et insurgés s'affrontaient au sol dans plusieurs quartiers. Et une bombe a visé un véhicule de la Sécurité dans la ville d'Idleb (nord-ouest), affirme l'OSDH, selon qui les premières informations font état d'un mort parmi les membres des forces de sécurité. Par ailleurs, dans la région de Raqa, dans l'est du pays, où de violents affrontements avaient lieu entre rebelles et soldats, des inconnus ont fait exploser tard avant-hier, une bombe sur un pipeline proche de la frontière jordanienne. Les violences d'avant-hier,ont fait au moins 150 morts , 79 civils, 48 soldats et 23 rebelles , à travers le pays, selon l'OSDH, qui estime à plus de 36.000 morts le nombre de victimes depuis mars 2011.