Rafik Abdelmoumen Khalifa, 40 ans, a été arrêté le 27 mars en Grande-Bretagne, où il s'était réfugié dans le cadre d'un mandat d'arrêt international. Accusé par le parquet de Nanterre pour abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée, Khalifa est soupçonné par la justice française d'avoir effectué des malversations au sein du groupe Khalifa, dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines, (transport aérien), et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), possédant des bureaux en France. La justice française accuse également Khalifa d'avoir détourné de l'argent, des titres et des actifs appartenant aux compagnies du groupe Khalifa, lesquelles ont été liquidées par la justice française et laissant une dette de plus de 90 millions d'euros. Pour rappel, le liquidateur algérien, M. Moncef Badsi, a fait appel aux instances judiciaires européennes pour s'opposer à cette liquidation faisant valoir le fait que le groupe Khalifa est une entreprise de droit algérien et qu'il n'est donc pas des attributs de la justice française de liquider les entreprises du groupe. Il serait également utile de signaler que trois personnes ont été mises en examen fin mai en France dans cette affaire, dont la femme de Rafik Khalifa. En Algérie, Rafik Khalifa a été reconnu coupable le 22 mars d'"association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux". Cependant, l'Algérie cherche, elle aussi, à obtenir son extradition, mais selon les avocats de Khalifa, la justice britannique n'a pas reçu de demande d'extradition, chose qui a été démentie par le ministre de la Justice qui a affirmé avoir formulé une demande d'extradition à la justice britannique. En tout cas, tout dépendra de ce que décidera cette dernière le 29 août prochain. Si l'extradition de Rafik Khalifa vers la France est confirmée, cela voudra dire que l'Algérie redemandera l'extradition de ce dernier auprès de la France et non pas de l'Angleterre. Il serait utile de noter que les accords d'extraditions entre Alger et Londres sont entrés en vigueur depuis peu. Néanmoins, la mise en œuvre de ces accords se heurte à certaines pressions de la part des ONG et de la Chambre des communes en Grande-Bretagne. En attendant, l'affaire Khalifa est loin d'être close et promet de réserver encore et toujours de nouvelles surprises dans les jours qui viennent.