Le président américain Barack Obama a appelé, hier, le Congrès à prolonger immédiatement une réduction d'impôts pour la classe moyenne, soulignant qu'une telle mesure donnerait à 98% des familles et 97% des petits entrepreneurs une assurance qui conduirait à une croissance plus rapide. C'est une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord, a déclaré le président dans son intervention hebdomadaire sur les radios et internet. Même alors que nous négocions une réduction plus importante du déficit, le Congrès devrait prolonger la réduction d'impôts pour les classes moyennes tout de suite. C'est une décision qui donnerait à des millions de familles et 97% des petits entrepreneurs la tranquillité qui conduirait à la création de nouveaux emplois et une croissance économique plus rapide. Le président, reconduit mardi à la tête des Etats-Unis pour quatre ans, a annoncé , avant-hier, qu'il allait inviter les chefs de file démocrates et républicains du Congrès à des discussions la semaine prochaine afin de trouver les moyens de sortir de l'impasse budgétaire avant fin décembre. Se profile en effet début janvier le mur budgétaire, entrée en vigueur automatique sans accord au Congrès sur un plan de réduction de la dette de coupes budgétaires et de hausses d'impôts pour tous les ménages américains. Les économistes ont mis en garde contre cette austérité brutale qui risque de faire retomber l'économie dans la récession. Cette rencontre sera un test crucial de la capacité d'Obama de faire pencher dans son sens le Congrès, dont la Chambre des représentants est contrôlée par ses adversaires républicains, avec des implications sur sa capacité à faire passer un agenda ambitieux pour son second mandat. Les Américains les plus riches doivent payer plus d'impôts Obama a fait campagne sur une hausse des impôts pour les familles gagnant 250.000 dollars et plus par an pour financer des réductions du déficit et des dépenses d'éducation et d'autres plans pour dynamiser l'économie et améliorer la vie de la classe moyenne. Mais les républicains du Congrès se sont opposés à toute hausse des impôts. Avant-hier, le président a affirmé qu'il ne voulait pas de compromis sur cette question. Si nous voulons sérieusement réduire le déficit, il nous faut combiner des coupes avec des recettes, cela veut dire qu'il faut que les Américains les plus riches paient un peu plus d'impôts. Il a aussi estimé que sa nette victoire contre le républicain Mitt Romney montrait que les Américains avaient soutenu sa conception en la matière. Mardi soir, il s'est avéré que la majorité des Américains étaient d'accord avec mon approche, a-t-il dit. Son porte-parole, Jay Carney, a ensuite répété que le président opposerait son veto à toute proposition de loi comprenant la prolongation des cadeaux fiscaux pour les plus riches, hérités de son prédécesseur George W. Bush. Plus tôt vendredi, le président républicain de la Chambre, John Boehner, avait réitéré son opposition à toute hausse d'impôts sur les ménages les plus aisés, estimant qu'augmenter les impôts ralentirait notre capacité à créer les emplois que tout le monde veut créer. Bien qu'opposé à des hausses des taux d'imposition, le républicain a souligné qu'il était favorable à une refonte du code fiscal qui pourrait permettre un élargissement de l'assiette fiscale et la suppression de niches, un possible point d'accord avec M. Obama.