Pendant les 18 mois de négociations du contrat de vente des missiles Milan à Libye, "il n'y a pas eu d'intervention directe" de la présidence française, a affirmé le directeur du marketing et de la stratégie du groupe européen EADS, Marwan Lahoud, samedi sur la radio Europe 1. "Il y a eu évidemment du soutien qui a été accordé par les services de la délégation générale pour l'armement comme il se fait dans tous les contrats d'armement de cette nature", a-t-il poursuivi. M. Lahoud a ajouté que "le contrat n'était absolument pas à l'ordre du jour de la visite du président (Nicolas) Sarkozy en Libye". Il a aussi observé qu'"une visite présidentielle crée toujours un climat favorable" à la conclusion d'un contrat. En réponse à une question, le responsable d'EADS a encore indiqué qu'il n'y avait "certainement pas" eu de donnant-donnant à la libération des infirmières bulgares contre une signature du contrat. "La question des infirmières est bien trop importante pour être mise en regard d'un contrat d'armement", a-t-il dit. M. Lahoud a répété que les contrats pour les missiles Milan et du sytème de communications Tetra "sont en négociations depuis plus de dix mois" et qu'"aucun de ces deux contrats n'a été signé à ce jour". "Le contrat Milan n'a pas été signé par le client. Aujourd'hui, il est finalisé c'est-à-dire qu'il est prêt à être signé", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, le contrat est dans les circuits administratifs libyens. Il n'y a eu aucune demande supplémentaire de la part des Libyens", a dit M. Lahoud. Interrogé sur une possible signature du contrat lors d'une éventuelle visite à Paris du chef d'Etat libyen à la rentrée, M. Lahoud a répondu n'en être "absolument pas informé". "Aujourd'hui, les attentes du côté d'EADS et de MBDA, c'est que c'est une question de procédure admnistrative", a-t-il précisé. M. Lahoud a ajouté que le deuxième contrat, portant sur le système de communications Tetra, était "un petit peu moins en avance". "Nous avons négocié depuis un petit moins de dix mois, toutes les conditions sont réunies pour finaliser, mais nous n'avons pas finalisé encore formellement ce contrat", a-t-il dit. Le dirigeant d'EADS s'est enfin dit "un petit peu étonné que l'on commente des contrats militaires non signés". Un haut responsable libyen avait annoncé jeudi à Tripoli que son pays avait signé un contrat d'armement avec MBDA (filiale d'EADS, du britannique BAE Systems et de l'italien Finmeccanica) pour l'achat de missiles Milan à hauteur de 168 millions d'euros et conclu un deuxième contrat avec EADS pour un système Tetra de communication radio à hauteur de 128 millions d'euros.