Le Parlement grec a adopté dans la nuit de dimanche à lundi le projet de budget 2013, prévoyant des économies de 9,4 milliards d'euros, réclamées par l'UE et le FMI. Le budget a été voté par 167 députés sur 299 présents (au total 300) tandis que 128 ont voté contre et quatre présents, a indiqué le président du Parlement, Evangélos Méïmarakis. Ce vote doit ouvrir la voie pour le versement de la tranche de 31,2 milliards d'euros, que la Grèce attend impatiemment depuis juin, retardée par les créanciers afin que le pays procède aux réformes réclamées.Le budget a été soutenu par 166 députés de la coalition gouvernementale composée de la droite de la Nouvelle-Démocratie, des socialistes du Pasok et de la gauche démocratique Dimar. Un député indépendant, radié mercredi du groupe parlementaire socialiste pour avoir voté contre la loi pluriannuelle prévoyant 18 milliards d'euros d'économies d'ici 2016, a également voté le budget. Seuls trois députés du Dimar n'ont pas répondu à l'appel, deux ont voté contre, le troisième était absent. L'un des députés de droite a été radié du groupe parlementaire pour ne pas avoir voté l'ensemble des articles du budget. L'adoption du budget ouvre la voie au versement à temps de la tranche du prêt de 31,3 milliards d'euros, attendu depuis plusieurs mois par la Grèce dont les caisses sont vides, a indiqué à l'issue du vote le ministre grec des Finances Yannis Stournaras. M. Stournaras, s'est rendu, hier, à Bruxelles pour participer à la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui doivent examiner la situation toujours difficile de la Grèce et la question cruciale de la soutenabilité de sa dette. Le deuxième pas décisif a été fait, maintenant c'est l'heure de la croissance et de la reprise, a dit M. Samaras, en sortant du Parlement. Entamé vendredi, le débat sur le budget de 2013, prévoit une sixième année de récession avec une chute du PIB de 4,5% et une réduction du déficit autour de 5,5% du PIB contre 6,5% en 2012. Ce budget prévoit des économies drastiques et tous azimuts, nouvelles coupes sur les pensions de retraite et réduction des salaires de certaines catégories de fonctionnaires, le texte confirme aussi qu'un report de deux ans des départs à la retraite, à 67 ans contre 65 ans aujourd'hui est envisagé, ainsi que la poursuite de la fusion de la quasi-totalité des organismes de sécurité sociale, et de nombreux hôpitaux. Hausses d'impôts Le projet de budget 2013 prévoit des mesures impopulaires, dont des coupes dans les dépenses et des hausses d'impôts. Le budget 2013 prévoit 9,4 milliards d'euros d'économies. Celles-ci seront financées pour moitié par la réduction de 15% des pensions de retraite, tandis que les salaires du public subiront des coupes d'un montant de 1,2 milliard d'euros. Chemin balisé Pour le chef du gouvernement et ses alliés, ce budget doit permettre à la Grèce de revenir sur le chemin balisé par les bailleurs de fonds internationaux. L'opposition de gauche considère que ce nouveau budget d'austérité ne va faire qu'enfoncer le pays dans une récession qui a déjà mis au chômage un Grec sur quatre. "Depuis trois ans, vous avez mis en place plan de sauvetage après plan de sauvetage. Vous avez ruiné le peuple grec", a lancé à l'adresse du gouvernement Panagiotis Lafazanis, un dirigeant de Syriza, la coalition de la gauche radicale. Plan d'austérité A l'appel des principaux syndicats, qui représentent la moitié des quatre millions de travailleurs du pays, des milliers de personnes (13 000 selon la police) se sont rassemblées, avant-hier, devant le Parlement pour dénoncer ce projet de budget. Un plan d'austérité distinct avait déjà été approuvé, mercredi dernier, par les députés après des débats passionnés. Il concerne les années 2013 à 2016 et prévoit des économies de 18,1 milliards d'euros. Le rapport de la Troïka est positif, Athènes a tenu ses promesses Le rapport de la Troïka a été remis aux dirigeants européens et il est fondamentalement positif car Athènes a tenu ses promesses, a déclaré, hier, à Bruxelles le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Le rapport très attendu des créanciers d'Athènes (UE, BCE, FMI), dont dépend le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros, vitale pour la Grèce, est fondamentalement positif car les Grecs ont tenu leurs promesses. Maintenant, c'est à nous de tenir les nôtres mais auparavant, nous avons besoin de clarifications concernant la soutenabilité de la dette grecque, a déclaré M. Juncker.