Le géant allemand de l'énergie EON a annoncé, hier, une perte nette au troisième trimestre 2012, après avoir averti la veille qu'il ne comptait plus atteindre ses objectifs pour 2013 en raison d'un contexte économique difficile et du poids des contraintes réglementaires. Entre juillet et septembre, le groupe a enregistré une perte nette de 179 millions d'euros, contre un bénéfice net l'an passé de 173 millions d'euros, selon le rapport financier détaillé, publié, hier, sur son site internet. Le groupe a également annoncé un chiffre d'affaires de 28,22 milliards d'euros, contre 24,45 milliards d'euros l'an dernier, et un résultat brut d'exploitation de 390 millions d'euros, contre 756 millions d'euros en 2011. Principale raison invoquée pour expliquer ces résultats, la dégradation générale de l'environnement économique a pesé sur la demande en électricité. En Europe et également en Allemagne, l'économie a progressé à un rythme profondément ralenti, certaines zones de l'Europe sont orientées en stagnation ou en récession, a commenté le patron du groupe Johannes Teyssen, dans un discours publié sur le site d'EON. Depuis l'an dernier, les résultats du groupe ont par ailleurs souffert des évolutions réglementaires, et en premier lieu de la décision du gouvernement allemand de renoncer à l'énergie nucléaire d'ici 2022. En outre, l'expansion rapide des énergies renouvelables, très subventionnées en Allemagne, a tiré les prix à la baisse sur le marché de l'énergie et ainsi les marges du groupe. Sur neuf mois, EON a néanmoins publié un bénéfice net part du groupe de 2,72 milliards d'euros, contre 864 millions l'an passé. Il a notamment profité de la renégociation de ses tarifs gaziers avec le russe Gazprom. Il a également publié sur cette période un chiffre d'affaires à 93,6 milliards d'euros, contre 77,5 milliards d'euros l'an passé, et un résultat opérationnel de 4,5 milliards d'euros, contre 2,7 milliards d'euros en 2011. Nos résultats sur neuf mois reflètent le premier succès de la transformation de notre entreprise et de notre programme de restructuration. Mais ils traduisent également de façon claire que nous faisons face à des défis immenses, notamment dans notre activité de production d'électricité, a souligné M. Teyssen, cité dans le communiqué. EON est engagé dans un plan d'économies, appelé EON 2.0, qui devrait le conduire à supprimer 11 000 postes d'ici 2015. Nous continuons à optimiser notre portfolio de centrales électriques conventionnelles et nous étudions également la possibilité de fermer certains sites, a ajouté M. Teyssen. Il a notamment annoncé son intention de vendre les installations du groupe en Finlande afin de se concentrer sur ses activités en Suède et au Danemark. D'autre part, EON prévoit d'accentuer son développement en dehors de l'Europe, notamment en Russie, aux Etats-Unis ou encore au Brésil, en vue d'une réorientation de ses activités à l'international. Le géant allemand de l'énergie avait annoncé, avant-hier, que ses objectifs de résultats annuels pour 2013 semblaient à présent hors de portée, en raison des grandes incertitudes sur la conjoncture et le changement de contexte dans le secteur de l'énergie en Allemagne. Il va par conséquent revoir ses objectifs, tout comme sa promesse d'un dividende de 1,10 euro par action au titre de 2013, a-t-il dit. Pour l'an prochain EON tablait jusqu'à présent sur un excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris entre 11,6 et 12,3 milliards d'euros et un bénéfice net dit durable, compris entre 3,2 et 3,7 milliards d'euros. Son patron a fait savoir que les nouveaux objectifs devraient être dévoilés au cours des deux prochains mois. Il a en revanche confirmé ses objectifs pour 2012, à savoir un Ebitda compris entre 10,4 et 11 milliards d'euros et un bénéfice net durable compris entre 4,1 et 4,5 milliards d'euros. Par ailleurs, EON a toujours l'intention de verser un dividende de 1,10 euro par action pour l'année 2012.