Pour la première fois l'an dernier, le montant des investissements chinois en Europe a dépassé avec 11 milliards d'euros celui réalisé par des entreprises européennes en Chine, de seulement 7 milliards d'euros, selon une étude publiée, hier, par le cabinet de consultants PwC. En nombre de contrats, "la tendance s'est inversée pour la première fois au premier semestre 2012: les entreprises chinoises ont réalisé 32 investissements en Europe, contre 26 transactions réalisées en Chine par des entreprises européennes", indique PC dans un communiqué. Selon cette étude, la France est devenue en 2011 le premier investisseur européen en Chine, et le troisième pays destinataire des investisseurs chinois, derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni. Les Chinois "considèrent que les incertitudes persistantes de la zone euro augmentent leurs chances de tirer parti de transactions avec des sociétés européennes fortement endettées, auparavant inaccessibles", a expliqué Hélène Rives, responsable du China Business Group chez PwC. Côté chinois, le fonds souverain CIC, créé en 2007, a reçu plus de 400 milliards de dollars sur les colossales réserves de change de la deuxième économie mondiale, qui s'élèvent à plus de 3.200 milliards de dollars, pour investir à l'étranger. Le CIC a notamment acquis cette année 7% de l'opérateur de satellites de communication Eutelsat pour 385,2 millions d'euros, et pris une participation de 8,68% dans la compagnie des eaux britannique Thames Water, pour une somme non divulguée. Fin 2011, le groupe étatique China Three Gorges avait acheté 21,35% de l'électricien Energias de Portugal (EDP) pour 2,7 milliards d'euros. Le mois dernier, le groupe de BTP espagnol Ferrovial a annoncé un accord avec une filiale du CIC pour lui vendre 5,72% de FGP Topco, maison-mère de l'aéroport britannique Heathrow, pour 257,4 millions de livres (319,3 millions d'euros). Les fonds chinois cherchent une "diversification financière" et un "accès aux ressources" tandis que les entreprises privées "désirent en particulier acquérir des technologies clés sur lesquelles elles peuvent se développer dans leur pays et à l'étranger", selon PwC. Le groupe chinois d'engins de chantier Sany a ainsi acquis cette année le fournisseur allemand de machines pour le BTP Putzmeister, pour environ 500 millions d'euros, avant de s'allier au fabricant de grues autrichien Palfinger. Concernant les entreprises européennes, le ministère chinois du Commerce a rapporté le mois dernier que les investissements directs étrangers (IDE) en provenance des 27 pays de l'UE ont diminué de 6,3% au cours des neuf premiers de 2012, comparés à la même période de 2011, pour atteindre 4,83 milliards de dollars.