Les prix du pétrole grimpaient, hier, en cours d'échanges européens, suspendus aux violences au Moyen-Orient, alors que se poursuivent les raids israéliens sur Gaza et après une explosion dans un bus à Tel-Aviv, dans un marché guettant par ailleurs les stocks pétroliers américains. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 110,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 97 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 66 cents à 87,41 dollars. "Les cours du pétrole ont perdu environ 2 dollars la veille après des informations suggérant qu'une trêve se dessinait" entre Israël et les Palestiniens de Gaza, "mais il s'est avéré que la perspective d'un cessez-le-feu était prématurée, que les discussions sont encore en cours, et les prix du brut ont donc rebondi", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM. Les violences dans la région sont susceptibles de perturber l'offre de brut de la région. Le président égyptien Mohamed Morsi, dont le pays est au cœur des négociations entre Israël et les groupes armés palestiniens, avait dit, avant-hier, espérer qu'une trêve arrive "bientôt", mais le Hamas avait tempéré les rumeurs sur l'imminence d'un cessez-le-feu en appelant à "continuer à riposter aux crimes israéliens". Les frappes israéliennes contre les groupes armés de la bande de Gaza, qui se poursuivaient hier, ont tué 135 Palestiniens depuis leur déclenchement il y a une semaine, tandis que cinq Israéliens ont péri dans des tirs de roquettes lancées depuis le territoire palestinien. L'annonce d'une explosion, hier, dans un bus dans le centre de Tel Aviv, ayant fait au moins dix blessés selon le service d'ambulance israélien, est venue accroître la nervosité des investisseurs, renforçant les craintes d'une escalade des violences. Sur le front de la demande, des estimations de la fédération américaine API contribuaient également à tirer les cours du baril vers le haut. L'API a ainsi fait état, avant-hier soir, d'une baisse inattendue de 1,9 million de barils des stocks de brut américains sur la semaine achevée le 16 novembre, ainsi que le forte chute, également inattendue, de 4,8 millions de barils des réserves d'essence, et le repli plus fort que prévu, de 4,4 millions de barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver. Les investisseurs seront donc attentifs aux chiffres officiels publiés par le Département américain de l'Energie (DoE). Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer au contraire une hausse de 800 000 barils des stocks de brut au cours de la semaine dernière, ainsi que d'une augmentation de 1 million de barils des stocks d'essence et d'un recul de 800 000 barils des réserves de distillés. "Si le tableau dépeint par le rapport du DoE" sur la demande pétrolière des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, "recoupe les estimations publiées par l'API, les prix du baril devraient en profiter", le marché y voyant un signe encourageant sur la consommation américaine, et conforter leur ascension, observaient les experts de Commerzbank. En Asie, le pétrole était en hausse. hier dans les échanges matinaux, l'effet d'une baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis et de certains commentaires du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) promettant une embellie si le pays surmontait le "mur budgétaire". Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier s'appréciait de 52 cents à 87,27 dollars dans les échanges matinaux. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 62 cents à 110,45 dollars.