Les prix du pétrole reculaient, hier, en cours d'échanges européens, pénalisés par des prises de bénéfice au lendemain d'un bond alimenté par les tensions au Moyen-Orient, dans un marché par ailleurs gagné par un regain de prudence sur la zone euro. À la mi-séance, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 111,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 17 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier cédait 20 cents à 89,08 dollars. Les cours du baril perdaient un peu de terrain, les investisseurs étant tentés d'engranger quelques bénéfices au lendemain d'un bond de plus de 2 dollars des prix du brut à Londres comme à New York. Cette hausse avait été alimentée par la poursuite des raids aériens de l'armée israélienne sur la bande de Gaza, les opérateurs redoutant une escalade des violences susceptible de perturber l'offre de brut dans la région. Depuis son lancement il y a sept jours, cette opération militaire contre les groupes armés de Gaza a fait 109 morts, selon des sources médicales palestiniennes. Cependant, les opérateurs "gardent les yeux tournés vers la bande de Gaza", mais une escalade du conflit "paraît improbable alors que la pression internationale s'accroît sur les deux parties pour qu'un cessez-le-feu soit négocié", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. De plus, "si une montée des tensions au Moyen-Orient pourrait à nouveau dominer le marché du pétrole et tirer les cours vers le haut, les prix sont pour le moment à nouveau plombés par la morosité de l'environnement économique mondial", qui assombrit les perspectives de la demande de brut, ajoutaient les analystes de la banque SEB. En particulier, "les problèmes de la zone euro refont surface, après l'abaissement par (l'agence de notation financière) Moody's" de la note de la dette à long terme de la France, descendue d'un cran à "Aa1", notaient les experts de JBC Energy. Les opérateurs restaient par ailleurs sur leurs gardes avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro, où doit être discuté le versement d'une tranche d'aide financière promise à la Grèce. Les investisseurs seront par ailleurs attentifs mercredi aux chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE). Selon les analystes de Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 600 000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 16 novembre, ainsi que d'une augmentation de 1,1 million de barils des stocks d'essence et d'un recul de 400 000 barils des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver. Toutefois, "les échanges devraient être de moins en moins animés d'ici à la fin de la semaine", les opérateurs américains désertant le marché à l'approche du long week-end des fêtes de Thanksgiving aux Etats-Unis, où le Nymex sera fermé, demain et vendredi après-midi, soulignait M. Kryuchenkov. En Asie, le pétrole était en baisse, hier matin, sous l'effet conjugué de prises de bénéfices après la hausse la veille à New York et de la perte par la France de sa note d'excellence "triple A" auprès de l'agence de notation Moody's, ont indiqué des courtiers. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 31 cents à 88,97 dollars dans les échanges matinaux après avoir perdu plus de 2 dollars la veille. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 18 cents à 111,52 dollars.