Le numéro un canadien du transport d'hydrocarbures Enbridge a annoncé cette semaine la construction pour 1,8 milliard de dollars d'un oléoduc devant relier les sables bitumeux d'Alberta (ouest du Canada) à un projet controversé d'oléoduc devant traverser les Etats-Unis. Enbridge compte lancer la construction de la structure de 179 kilomètres, entre Edmonton et Hardisty, au premier trimestre de l'année 2014. La société canadienne a toutefois encore besoin du feu vert des autorités canadiennes pour démarrer les travaux. Une demande en ce sens sera déposée d'ici la fin de l'année, a souligné le groupe dans un communiqué. Ce nouvel oléoduc va ajuster les capacités de nos infrastructures avec les objectifs de croissance des volumes de brut de nos clients, les producteurs de pétrole, a indiqué Stephen Wuori, président de la branche d'Enbridge spécialisée dans les oléoducs. Une fois achevée, la structure devrait commencer à fonctionner au milieu de l'année 2015 et aura un débit de 570 000 barils par jour (bpj) qui pourra être poussé à 800 000 bpj. Capitale d'Alberta, Edmonton est à la croisée de plusieurs oléoducs provenant du nord de cette province canadienne où se trouvent les principaux gisements de sables bitumineux. Ce pétrole non-conventionnel constitue la troisième réserve mondiale d'or noir, derrière l'Arabie saoudite et le Venezuela, avec environ 170 milliards de barils. Mais son exploitation, très polluante, suscite l'opposition des mouvements écologistes. Hardisty est pour sa part situé à l'extrémité nord du tracé du controversé oléoduc Keystone XL, dont la construction a été suspendue par le président américain Barack Obama afin de permettre la réalisation d'une étude sur son impact écologique. Cette structure de 3.380 km de long doit relier l'Alberta au golfe du Mexique où se trouvent la majorité des raffineries américaines. Depuis la réélection de M. Obama, les défenseurs du projet -à commencer par le Premier ministre canadien Stephen Harper- ont accru la pression sur la Maison Blanche. Plusieurs observateurs disent s'attendre à ce que le président américain approuve le tracé révisé au début de l'année 2013.