Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses exigences de réduction de la dette publique grecque et il ne reste que 10 milliards d'euros à trouver pour permettre le versement d'une enveloppe financière vitale, a déclaré le ministre grec des Finances. Mais d'autres sources associées aux discussions en cours ont mis en garde contre tout excès d'optimisme en soulignant que l'écart à combler était bien plus important et que les conditions d'un accord n'étaient pas encore réunies. Selon le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, le FMI a accepté que la dette grecque soit considérée comme soutenable si elle est ramenée à 124% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, alors qu'il campait jusqu'à présent sur sa position initiale d'un seuil plancher de 120%. "Il reste un écart de cinq à six points de pourcentage du PIB à combler, environ 10 milliards d'euros", a-t-il ajouté. L'Union européenne (UE) et le FMI envisagent de réduire le poids de la dette en conjuguant une baisse des taux d'intérêt des prêts accordés à Athènes, une extension de ces prêts, un rachat partiel de la dette et l'abandon par la Banque centrale européenne (BCE) des intérêts perçus sur les obligations d'Etat grecques qu'elle détient, a expliqué un responsable du ministère des Finances. Lundi dernier, à Bruxelles, l'Eurogroupe et le FMI s'étaient séparés sur un constat de désaccord à l'issue de leur deuxième réunion en huit jours. Ce blocage inquiète Athènes, qui dit avoir besoin des prochaines tranches de l'aide internationale, soit 44 milliards d'euros au total, pour recapitaliser ses banques et stabiliser son économie. Le Trésor grec doit en outre faire face mi-décembre à une importante échéance de dette. Le gouvernement grec s'attend à ce que les prochaines tranches d'aide soient versées en une seule fois, a déclaré son porte-parole à la radio. Un accord possible aujourd'hui, dit la Finlande Une nouvelle réunion de l'Eurogroupe et du FMI est prévue aujourd'hui à Bruxelles et la chancelière allemande, Angela Merkel, comme le président français, François Hollande, ont affiché leur confiance dans la possibilité d'un accord à cette occasion. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a lui aussi dit exprimé sa confiance tout en soulignant qu'il ne serait pas facile de combler l'écart qui subsiste. L'Eurogroupe a organisé une téléconférence, avant-hier, pour préparer la réunion d'aujurd'hui, ont précisé des responsables du groupe. Une source haut placée participant aux discussions a confirmé que le FMI acceptait désormais un ratio d'endettement de 124% mais pas le montant de 10 milliards d'euros à trouver pour aboutir à un accord. "Il manque encore plusieurs éléments pour un accord", a dit la source. "Dix milliards, c'est trop optimiste." Une source du ministère des Finances à Athènes a précisé que les bailleurs de fonds internationaux de la Grèce envisageaient la restitution par la Banque centrale européenne (BCE) de neuf milliards d'euros de profits réalisés sur les obligations d'Etat grecques qu'elle détient. Parmi les autres options à l'étude figurent une révision à la baisse des taux d'intérêt des prêts accordés à Athènes, un report de leurs échéances, ainsi qu'un rachat de dette de 10 milliards d'euros par l'Etat. Le ministère travaille déjà aux préparatifs d'un tel rachat partiel de la dette publique, qui pourrait être mené à bien avant la fin de l'année si l'Eurogroupe l'approuve, a précisé la source. Selon la ministre finlandaise des Finances, Jutta Urpilainen, elle a de bonnes chances de déboucher sur un accord. "Il y a plusieurs alternatives en discussions en permanence. Je crois vraiment que lundi, nous pourrons aboutir à un résultat tenable et crédible." Athènes prévoit que sa dette atteindra 340,6 milliards d'euros, soit 175,6% du PIB, à la fin de cette année et 357,7 milliards d'euros, soit près de 191% du PIB, en 2015. Selon un document rédigé en vue de la dernière réunion, ramener la dette grecque à 120% du PIB d'ici 2020 supposerait que les pays de la zone euro acceptent de passer en perte une partie de leurs prêts à Athènes, ce que refusent l'Allemagne et d'autres membres de la zone euro.