Le gouvernement chypriote et les représentants de la troïka des créanciers internationaux ont eu des discussions fructueuses mais doivent encore faire des progrès supplémentaires en vue d'un accord sur une aide au pays en récession, a annoncé la troïka, vendredi dernier, dans un communiqué. La veille, Chypre avait annoncé être parvenue à un accord avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) après des mois de négociations. Leurs représentants, à Chypre depuis le 9 novembre, ont eu des discussions fructueuses avec les autorités chypriotes, en vue d'un programme d'ajustement macroéconomique, selon le communiqué diffusé. Les parties ont bien progressé en vue d'un accord sur les politiques nécessaires pour renforcer les finances publiques, restaurer la santé du système financier et renforcer la compétitivité, afin d'ouvrir la voie au retour de l'économie à une croissance durable et à la stabilité financière. Les discussions doivent continuer depuis les sièges respectifs dans l'optique de progrès supplémentaires, est-il précisé. Les résultats préliminaires d'un audit indépendant sur les besoins des banques, attendu pour les prochaines semaines, alimentera les discussions entre les créanciers et Chypre sur les solutions financières compatibles avec une dette supportable. Le président chypriote Demetris Christophias, a indiqué dans un communiqué que son équipe et la troïka étaient parvenues à une convergence sur les propositions qui élaboreront le mémorandum de prêt entre Chypre le Mécanisme de stabilité européen (MSE). Dans un communiqué, le vice-président de la Commission européenne Olli Rehn, a salué des progrès décisifs. Il s'agit d'un pas important vers un accord complet sur un programme d'assistance pour Chypre qui pourra être finalisé une fois connus les résultats intermédiaires de l'audit indépendant, et après l'accord de l'Eurogroupe, a-t-il estimé. Nicosie avait annoncé la veille avoir besoin d'une aide de 17 milliards d'euros sur quatre ans pour soutenir son économie et ses banques durement affectées par la crise en Grèce. Pour en bénéficier, le pays doit en contrepartie s'engager auprès de ses créanciers sur des mesures d'économies. Nous attendons des déclarations de Bruxelles au sujet du mémorandum et les réunions vont se poursuivre une fois que les procédures auront été finalisées, a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement chypriote, Stefanos Stefanou. Le mémorandum contient des mesures et des dispositions désagréables et douloureuses, c'est un fait. En tant que gouvernement, nous avions mis en garde contre cela dès le début, a-t-il ajouté. Le gouvernement chypriote a également dit avoir informé les dirigeants des syndicats des termes du projet d'accord lors d'une réunion. A son issue, Glafcos Hadjipetrou, le dirigeant de l'influent syndicat des fonctionnaires, a dit son mécontentement. Interrogé sur une possible grève, il a répondu: On ne va certainement pas dire bravo car nos salaires ont été massacrés.