Les rebelles ont abattu, avant-hier, pour la première fois un hélicoptère syrien avec un missile sol-air, près d'Alep, principale ville du nord de la Syrie autour de laquelle ils ont resserré l'étau en s'emparant d'une position de défense anti-aérienne. L'hélicoptère a été touché alors qu'il bombardait les alentours de la base militaire de cheikh Souleimane, à 25 km au nord-ouest d'Alep, que les rebelles tentent de prendre pour contrôler le nord du pays, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). C'est la première fois que les rebelles abattent un hélicoptère avec un missile sol-air, a déclaré Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH, une ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur place. Selon l'OSDH, les rebelles ont reçu récemment des dizaines de missiles de ce genre. Si cela s'avérait vrai, le cours de la guerre pourrait changer car les rebelles pourraient ainsi remettre en cause la suprématie aérienne des troupes du régime. Plusieurs brigades rebelles faisant actuellement le siège de la base de cheikh Souleimane ont revendiqué, via des vidéos sur internet, le tir de missile, parmi lesquelles la brigade Noureddine Zinki, à forte composante islamiste mais se disant membre de l'Armée syrienne libre (ASL). L'un des chefs militaires de la rébellion pour le nord-ouest du pays, le général Ahmad Faj, avait déclaré vendredi dernier que les rebelles avaient récupéré des missiles sol-air lors de la prise de la Base 46, l'une des dernières places fortes de l'armée dans le nord-ouest syrien. Les rebelles s'étaient emparés la semaine dernière de cette immense garnison à 12 km à l'ouest d'Alep, mettant la main sur une grande quantité d'armements, dont plus d'une dizaine de tanks, des mortiers lourds, des lance-roquettes et des canons. Hier, les rebelles syriens ont abattu hier matin ,un chasseur-bombardier de l'armée dans le nord-ouest du pays à la frontière syro-turque près de la province syrienne d'Idleb. L'appareil s'est écrasé dans une énorme explosion, provoquant un important panache de fumée, a constaté le journaliste qui se trouvait à quelques kilomètres du lieu de la chute de l'avion. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que l'avion avait été abattu par un missile et qu'il s'était écrasé à Daret Ezza, une région de la province d'Alep frontalière d'Idleb. Il s'agit donc, du deuxième appareil abattu en moins de 24 heures par des missiles sol-air Au moins 34 morts dans un double attentat à Damas Hier, 34 personnes ont été péris et 83 blessées dans deux attentats à la voiture piégée dans une banlieue pro-régime, au sud-est de Damas, a indiqué le ministère syrien de l'Intérieur. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie, avait fait état auparavant de 29 morts et de dizaines de blessés dans ce double attentat. Des habitants ont affirmé que les attentats s'étaient produits simultanément vers 06H30 (04H30 GMT) à Jaramana, où vivent en majorité des druzes et des chrétiens qui ont constitué des milices pour défendre leur quartier. Les deux attentats terroristes perpétrés sur la place principale de Jaramana ont fait 34 morts et 83 blessés, et causé d'importants dégâts dans les immeubles environnants et les voitures stationnées, a indiqué le ministère, ajoutant que des restes de corps non identifiés ont été mis dans dix sacs. La télévision syrienne a fait état de son côté de deux attentats terroristes et d'un nombre indéterminé de victimes. Des terroristes ont fait exploser en même temps deux voitures piégées remplies d'explosif sur la place centrale de la localité de Jaramana. Puis deux bombes, dans d'autres rues, ont causé des dégâts matériels, a-t-elle indiqué. Depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, qui s'est transformée en guerre civile, les autorités attribuent les violences dans le pays à des groupes terroristes soutenus par l'étranger. Fabius veut "remettre les Russes à bord" Sur le plan politique, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé , hier, qu'il était nécessaire de "remettre les Russes à bord" des négociations sur le dossier du conflit syrien, justifiant la visite de Dimitri Medvedev avant-hier,à Paris. "Si on veut éviter un déchirement total, il faut essayer de remettre les Russes à bord", a lancé le ministre des Affaires étrangères sur France inter, au lendemain de sa rencontre avec et le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev. Laurent Fabius a jugé "normal qu'on reçoive le Premier ministre de la Russie, ça ne veut pas dire qu'on soit d'accord sur tout". Il a notamment cité le dossier syrien. "Nous sommes en train de construire une alternative à Bachar (el-Assad) et nous espérons que les Russes finiront par comprendre ce point de vue".