Le taux de chômage en Grèce va "atteindre et dépasser 26% en 2013 et 2014", à cause surtout d'une récession inédite en temps de paix, a indiqué, avant-hier, la Banque de Grèce (BdG) dans son rapport semestriel. "Le chômage a connu une hausse explosive, passant de 7,6% en 2008 à 17,7% en 2011 et à plus de 23,5% en moyenne en 2012, et cette hausse doit se poursuivre", a précisé un communiqué de la BdG. Les prévisions pour 2013 et 2014 sont pires que celles prévues dans le budget pluriannuel de l'Etat voté récemment au Parlement, prévoyant un taux de chômage de 22,4% en 2012, une petite hausse à 22,8% en 2013 puis un recul de 21,4% en 2014. La raison principale de cette "explosion" est la récession dont le taux cumulé "depuis 2008 jusqu'à 2013 pourrait atteindre 24%", souligne la BdG. "Cette récession est historiquement inédite pour l'économie grecque en période de paix et les retombées sont graves non seulement sur les revenus et la population active mais aussi sur la cohésion sociale", prévient la BdG. La récession a également "un impact négatif sur l'ajustement budgétaire, en réduisant les recettes publiques et augmentant les dépenses sociales, et conduit à la réduction des dépôts bancaires et de l'octroi des prêts", selon la BdG. Sous perfusion de prêts UE et FMI depuis 2010 pour cause de surendettement, la Grèce est en contrepartie soumise à une austérité stricte pour la troisième année consécutive et peine à sortir du tunnel de la récession alors que les réformes dictées par ces créanciers ont pris d'important retard.