Le gouvernement allemand a décidé, avant-hier, de mettre en œuvre à partir de 2014 un mécanisme de compensation de la hausse des prix de l'électricité pour des pans entiers de l'industrie allemande, afin de préserver sa compétitivité et éviter des délocalisations. Berlin va partiellement compenser la hausse de la facture d'électricité résultant des coûts liés au marché européen des droits d'émission de CO2. Une première compensation aux entreprises à hauteur de 350 millions d'euros est prévue début 2014, selon un communiqué du ministère de l'Economie. Sont concernés notamment par cette compensation des secteurs particulièrement gourmands en électricité, comme la chimie, l'acier ou encore l'industrie du papier, qui représentent au total quelque 830 000 emplois en Allemagne, selon le ministère. Cette mesure, qui a été autorisée par la Commission européenne pour des secteurs précis de l'industrie, n'influera toutefois pas sur les prix de l'électricité pour les ménages, est-il précisé. Car l'objectif de la mesure est ailleurs: Nous voulons renforcer la compétitivité internationale de notre industrie et préserver des emplois en Allemagne, a déclaré le ministre de l'Economie Philipp Rösler, cité dans le communiqué. Cette aide doit permettre d'éviter que la production soit transférée dans des endroits en dehors de l'Union européenne avec des normes environnementales inférieures, ce qui ne serait bon ni pour les emplois allemands ni pour l'environnement global, a encore avancé le ministère. L'Allemagne n'en est pas à son coup d'essai pour réduire la facture énergétique de ses entreprises. Nombre d'entre elles sont ainsi déjà exemptées d'une surtaxe pour contribuer au développement des énergies renouvelables, à l'inverse des ménages qui font grise mine. Le pays a décidé l'an dernier de sortir du nucléaire d'ici 2022 et de développer davantage les énergies vertes, plus chères, ce qui est considéré comme l'un des facteurs de la hausse des prix de l'électricité dans le pays.