Les Bourses européennes se sont montrées bien orientées, avant-hier, Paris dépassant son sommet de l'année et Francfort retrouvant ses plus hauts niveaux depuis 2008 en dépit de la prudence de la BCE sur les perspectives économiques de l'Union européenne. "Il y a à nouveau un peu d'espoir et de confiance sur le marché. Il faut se souvenir où on en était il y a un an quand on parlait d'explosion de la zone euro", explique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities pour expliquer le bon vent qui souffle sur les marchés actuellement. Les places financières ont aussi favorablement accueilli le fait que les demandes d'allocations de chômage aux Etats-Unis ont reculé pour la troisième semaine de suite après leur poussée provoquée par le passage de l'ouragan Sandy sur le nord-est du pays. L'Eurostoxx 50 a pris 0,42% La Bourse de Francfort a terminé à son plus haut niveau depuis le 15 janvier 2008. Son indice vedette Dax a gagné 1,07% sur la séance pour finir à 7 534,54 points. Le MDax des valeurs moyennes a progressé de 1,75% à 11 887,14 points, signant au passage un nouveau record absolu. L'immense majorité des valeurs du Dax ont fini en hausse, notamment des valeurs cycliques comme Bayer (+3,41% à 72,54 euros), Merck KGaA (+3,4% à 106,55 euros), le chimiste Lanxess (+2,59% à 68,21 euros) ou encore l'aciériste ThyssenKrupp (+2,34% à 16,43 euros). Seules, les valeurs énergétiques, valeurs refuge lors des séances dominées par la prudence, n'ont pas profité de l'engouement général: EON a perdu 0,57% à 13,98 euros et RWE 1,38% à 31,78 euros. Paris a signé une quatrième séance de hausse avec une progression de 0,31% à 3 601,65 points du CAC 40 qui a clôturé ainsi à son plus haut niveau de l'année 2012 et s'inscrit à son plus haut depuis le 29 juillet 2011 (3 672,77 points). GDF Suez (-11,34% à 15,29 euros) a dégringolé à son plus bas historique, le marché s'inquiétant des perspectives pour les années à venir en raison d'une conjoncture difficile et de ses bras de fer récurrents avec les gouvernements français et belge. En revanche, EADS (+7,97% à 29,40 euros) a profité de l'accord sur la recomposition du capital. La perspective d'un programme de rachat d'actions pour début 2013 a rassuré, face à l'arrivée prochaine sur le marché des titres de Daimler et Lagardère (-2,78% à 24,10 euros) qui se désengagent. Londres a également terminé en légère hausse, repassant juste au-dessus de la barre des 5 900 points à 5 901,42 points (+0,16%). Les valeurs minières ont progressé, comme Antofagasta (+3,16% à 1 337 pence), ENRC (+2,20% à 283,3 pence) ou encore Xstrata (+1,91% à 1 041,5 pence). Barclays a pris 1,66% à 250,5 pence après avoir a annoncé le rapprochement de la plupart de ses activités en Afrique avec sa filiale sud-africaine Absa. Du côté des perdants, Rolls-Royce a chuté de 3,12% à 885 pence. Le motoriste a dû transmettre des informations à l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) en raison de soupçons de corruption sur des marchés à l'étranger, dont la Chine. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé en baisse de 0,75% à 15 835 points sur fonds de tensions politiques renouvelées en Italie après des déclarations de l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi suggérant une possible chute du gouvernement Monti et son éventuel retour. Parmi les meilleures performances de la journée, Fiat Industrial a gagné 2,02% à 8,35 euros et Mediaset 1,88% à 1,407 euro. La société italienne d'ingénierie et exploration pétrolière Saipem (groupe Eni), dont le patron Pietro Franco Tali, a démissionné la veille, a vu son cours chuter de 6,70% à 30,49 euros. A Zurich, l'indice SMI des valeurs vedette de la place suisse a clôturé sur un plus haut annuel avant-hier, terminant la séance à 6 912,02 points, soit une hausse de 0,88%. L'indice Swiss Leader Index (SLI) a progressé de 0,99% à 1 050,18 points, et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,84% à 6 358,44 points. Swatch Group a gagné 2,24% à 456,50 francs suisse tandis que le fabricant de produits de luxe Richemont s'est apprécié de 1,88% à 73,20 francs suisse, alors que les deux valeurs ont été portées par un changement favorable de recommandation d'un courtier. L'agrochimiste Syngenta a également grimpé de 2,19% à 373,30 francs suisse. Seul SGS, le spécialiste de la certification de produits, a terminé dans le rouge accusant une baisse de 0,89%, à 2 110 francs suisse. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé sur une hausse de 0,35% à 7 910,80 points dans un marché très calme en raison d'un jour férié en Espagne. Santander a gagné 0,37% a 5,90 euros et BBVA de 0,65% à 6,63 euros. Mais les autres valeurs bancaires ont souffert, CaixaBank perdant 2,26% à 2,76 euros, Bankia -2,61% à 0,71 euro et Banco Popular 5,07% à 0,59 euro, alors que les nouveaux titres issus de l'augmentation de capital de cet établissement ont été admis à la cotation, avant-hier. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a terminé en légère hausse à 0,48% à 5 397,36 points. Le groupe diversifié Sonae a bondi de 6,49%, dominant les poids lourds comme le distributeur Jeronimo Martins (+1,05%), le pétrolier Galp (+0,17%) et Portugal Telecom qui dérape dans le rouge à -0,17%. A l'inverse de la tendance générale, la Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,93% à 2 417,07 points, lestée par la chute de GDF Suez. Le titre du groupe énergétique, également coté à Paris, a plongé de 11,34% à 15,29 euros, après avoir revu à la baisse ses perspectives à moyen terme, car il souffre d'une conjoncture difficile et de ses bras de fer récurrents avec les gouvernements belge et français. Wall Street finit en légère hausse, profitant d'un rebond d'Apple Wall Street a terminé la séance en légère hausse, avant-hier, profitant d'un net rebond d'Apple et d'un bon indicateur américain, tout en restant prudente à la veille des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis: le Dow Jones a avancé de 0,30% et le Nasdaq de 0,52%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 39,55 points à 13 074,04 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 15,57 points à 2 989,27 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a avancé de 0,33% (+4,66 points) à 1 413,94 points. Hésitants à l'ouverture, les indices de la place new-yorkaise sont passés plus fermement en territoire positif dans le sillage des bourses européennes, la Bourse de Paris ayant terminé à son plus haut niveau de l'année, et son homologue de Francfort affichant sa meilleure performance depuis janvier 2008. D'autre part, le retournement de l'action Apple joue un rôle clé dans le regain d'optimisme des courtiers, avant-hier, a noté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Le fait qu'Apple ait rebondi a eu un fort impact psychologique sur le marché, a renchéri Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'action du groupe informatique américain s'est en effet apprécié de 1,57% à 547,24 dollars, soutenue par un mouvement technique et un net regain d'intérêt des investisseurs qui s'est traduit par un très fort volume d'échanges. Le titre s'était effondré de plus de 6% la veille, sa plus forte baisse en 4 ans. Wall Street a également profité en partie d'un chiffre meilleur qu'attendu dans le secteur de l'emploi, même si son effet était limité, selon les courtiers de Charles Schwab. Pour la troisième semaine de suite, les demandes d'allocations de chômage ont reculé fortement fin novembre aux Etats-Unis après leur poussée provoquée par le passage de l'ouragan Sandy sur le Nord-Est du pays. Ces chiffres ont été étudiés de très près alors que tous les yeux étaient déjà tournés vers le rapport mensuel sur l'emploi américain en novembre qui fera, sans aucun doute, bouger le marché, a souligné Tony Venosa, de Schaeffer's Investment Research. Des inquiétudes au sujet de la croissance européenne ont toutefois limité le rebond du marché, après l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d'une révision à la baisse de ses prévisions d'activité pour 2012 et 2013. Elle prévoit désormais une contraction du Produit intérieur brut de la zone euro de 0,3% en 2013, alors qu'en septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 1,581% contre 1,591% la veille, et celui à 30 ans à 2,765% contre 2,779% la veille. Tokyo: le Nikkei en hausse de 0,81%, optimisme avant des élections La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, en hausse de 0,81%, dopée par des sondages qui prévoient une nette victoire du favori du marché, le parti de droite PLD, aux élections législatives du 16 décembre au Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 76,32 points à 9 545,16 points, terminant au plus haut depuis plus de sept mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 0,88%, prenant 6,88 points à 788,74 points. L'activité a été assez soutenue, avec 2,01 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Trois sondages publiés, avant-hier, ont prévu une large victoire du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite), qui pourrait remporter la majorité absolue à la chambre des députés lors du scrutin législatif au Japon. Les opérateurs ont applaudi ces enquêtes d'opinion, le PLD étant perçu comme plus favorable aux entreprises que l'actuel mouvement au pouvoir, le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche). Le chef du PLD, Shinzo Abe, favori pour le poste de Premier ministre, a promis en outre de faire pression sur la Banque du Japon pour qu'elle intensifie sa politique d'assouplissement monétaire, afin de mettre un terme à la déflation. Cette rhétorique maintes fois répétées ces dernières semaines a déjà permis d'affaiblir sensiblement le niveau de la devise japonaise, à la joie des grands groupes exportateurs nippons qui souffrent depuis des années du renchérissement du yen. Cette vigueur historique de la devise japonaise, considérée comme une "valeur refuge" par temps économique difficile, a en effet réduit mécaniquement la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en monnaie nippone.Un recul durable du yen face au dollar et à l'euro soulagerait grandement les groupes électroniques et automobiles, aussi leurs actions ont-elles grimpé à la Bourse, avant-hier. Du côté des fabricants d'électronique, Sony, dont l'action a côtoyé les bas-fonds ces derniers temps, a rebondi de 3,42% à 816 yens, Panasonic a repris 0,49% à 409 yens et Canon 2,60% à 3 000 yens. En grande difficulté financière, Sharp a repris pour sa part 9,94% à 199 yens, portée par l'annonce d'un partenariat technologique avec la société américaine Qualcomm qui va investir dans son capital. Leurs homologues de l'automobile ont aussi accéléré : Toyota de 1,00% à 3 535 yens et Honda de 1,55% à 2 747 yens. Nissan s'est en revanche encore effrité de 0,64% à 775 yens, à cause du repli de 30% de ses ventes en Chine en novembre. Le marché tokyoïte a aussi repris du poil de la bête sur fond d'optimisme pour l'économie mondiale. La crise d'endettement en zone euro donne des signes d'apaisement, les opérateurs espèrent une solution au "mur budgétaire" américain avant la fin de l'année et comptent sur un rebond de la croissance chinoise. Parmi les firmes les plus sensibles à la conjoncture, le fabricant d'engins de chantier Komatsu a grimpé de 1,29% à 1 880 yens, le sidérurgiste JFE de 1,24% à 1 298 yens et le groupe de services financiers Nomura de 2,95% à 349 yens.