Les Bourses européennes ont clôturé en nette hausse, avant-hier, encouragées par de bonnes statistiques américaines et l'apaisement des inquiétudes concernant la dette grecque. Les marchés se sont également montrés confiants sur l'issue du débat budgétaire aux Etats-Unis, la séance s'achevant cependant peu avant l'annonce d'une absence de "progrès significatif dans les négociations". Le président républicain de la Chambre américaine des représentants a estimé en effet qu'il n'y avait pas eu de "progrès significatifs" dans les négociations entre les élus et le gouvernement démocrate pour sortir de l'impasse budgétaire. L'Eurostoxx 50 a gagné 1,37% La Bourse de Paris a terminé en nette hausse. Le CAC 40 s'est octroyé 1,53% à 3 568,88 points dans un volume d'échanges de plus de deux milliards d'euros. Société Générale a pris 2,45% à 27,82 euros et BNP Paribas 2,01% à 42,83 euros, terminant toutes deux à un plus haut de l'année. Crédit Agricole a gagné 2,33% à 5,85 euros. ArcelorMittal a rebondi après avoir reculé sur les trois dernières séances (+2,97% à 11,78 euros). Le sort de Florange continue de déchaîner les passions depuis que le gouvernement a brandi la menace d'une nationalisation temporaire du site. Parmi les autres valeurs cycliques, Bouygues a terminé en tête de la cote (+4,85% à 19,01 euros), suivi par STMicroelectronics (+4,0% à 4,81 euros). GDF Suez a gagné 2,75% à 17,39 euros. Le Conseil d'Etat a invalidé la limitation par le gouvernement à 2% de la hausse des tarifs réglementés du gaz au quatrième trimestre 2012, ouvrant ainsi la porte à une nouvelle hausse pour les consommateurs. Michelin a pris 1,67% à 70,18 euros après que Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le titre de "sous-pondérer" à "pondération en ligne". La Bourse de Londres a clôturé sur une nette hausse de 1,15%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 67,02 points par rapport à la clôture de la veille à 5 870,3 points. Rio Tinto a ainsi bondi de 5,08% à 3 090 pence après s'être fixé un objectif de 7 milliards de dollars de réduction des coûts et des investissements d'ici fin 2014. Kazakhmys a pris de son côté 5,97% à 719 pence, Antofagasta 4,28% à 1 292 pence et Anglo American 3,34% à 1 764 pence. Le groupe de luxe Burberry a progressé de 3,38% à 1 317 pence et le groupe de télécommunications BT de 3,00% à 233,5 pence. La Bourse de Francfort a terminé en hausse. Son indice vedette Dax a gagné 0,78% à 7 400,96 points, et a signé sa troisième séance de hausse consécutive. L'indice des valeurs moyennes MDax a progressé de 1,09% à 11 568,68 points. Parmi les valeurs allemandes, celle de Metro sur le MDax a gagné 1,27% à 21,59 euros. Le groupe de distribution serait proche d'un accord avec le français Auchan pour lui vendre ses magasins Real en Europe centrale et orientale, pour plus d'un milliard d'euros. Sur le Dax le titre d'Infineon a grimpé de 1,70% à 5,93 euros, profitant du maintien de la recommandation à "acheter" émise par UBS, qui a souligné l'étendue de la gamme de produits du fabricant de semi-conducteurs. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 1,14% à 338,10 points, la plupart des titres terminant la séance dans le vert. La hausse la plus importante a été enregistrée par le groupe de prospection géologique pour l'industrie minière, pétrolière et gazière Fugro, qui a gagné 3,95% à 45,71 euros, suivi par le groupe postal PostNL, qui a pris 3,67% à 2,60 euros. La Bourse de Bruxelles a rebondi, prenant 1,96% à 2 451,50 points. Toutes les valeurs de l'indice vedette Bel-20 ont terminé à la hausse, sauf le groupe de téléphonie Telenet, qui a perdu 0,11% à 35,11 euros. Au palmarès des hausses, le groupe de distribution Delhaize a décroché la première place (+3,94% à 28,49 euros). Mais il était suivi de près par des valeurs aussi diverses que le groupe de téléphonie Mobistar (+3,86% à 20,31 euros), le numéro un mondial du zinc Nyrstar (+3,59% à 4,15 euros), le bancassureur KBC (+3,54% à 23,43 euros) ou le métallurgiste Umicore (+3,52% à 39,83 euros). L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé en forte hausse de 2,81% à 15 888 points, bénéficiant de la bonne tenue du marché de la dette italien, où le Trésor a réussi sa troisième émission obligataire en trois jours avec des taux pour certains au plus bas depuis deux ans. Le constructeur aéronautique Finmeccanica a bondi de 6,11% à 4,096 euros après une émission obligataire bien accueillie et Unicredit de 4,41% à 3,6 euros, à l'instar d'ailleurs de la plupart des valeurs bancaires. Salvatore Ferragamo a fermé la marche avec un titre stable à 17,22 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 0,71% à 5 260,22 points. L'indice PSI-20 a été tiré le pétrolier Galp Energia (+1,95%) et Portugal Telecom (+1,63%). Vedette de la séance, la banque BCP a progressé de 2,94%. Ses concurrentes BES (+0,77%) et BPI ont fini en légère hausse. La Bourse de Madrid a terminé en hausse de 1,74% à 7 973,7 points. Les valeurs financières ont profité de ce rebond: Santander, premier groupe bancaire de la zone euro par la capitalisation, a progressé de 2,38% à 5,894 euros, tandis que BBVA s'est adjugé 3,1% à 6,548 euros et que CaixaBank a progressé de 3,86% à 2,935 euros. En tête de l'indice Ibex-35, l'action Gamesa a grimpé de 6,57%. Parmi les rares valeurs en baisse, Iberdrola recule de 0,52% à 3,85 euros, au lendemain de l'abaissement de sa note par Standard and Poor's. La Bourse suisse a clôturé en nette hausse, avec un gain de 1,07% de l'indice SMI à 6 828,52 points, après l'annonce d'un rebondissement inattendu de la croissance suisse au 3ème trimestre. Le groupe ABB, qui a signé un important contrat de fournitures ferroviaires avec les chemins de fer polonais, a gagné 1,75% à 18,07 francs suisse. Les bancaires étaient également bien orientées. Ainsi, Credit Suisse a bondi de 2,05% à 21,93 francs suisse. La grande banque a vendu son plus gros complexe de bureaux en Suisse pour 1 milliard de francs, une opération destinée à renforcer ses fonds propres. UBS a aussi été en hausse avec +0,69% à 14,50 francs suisse et Julius Baer a progressé de 1,18% à 31,65 francs suisse. Wall Street portée par l'espoir d'un compromis sur le budget américain Wall Street a terminé dans le vert, avant-hier, toujours portée par l'optimisme des investisseurs sur la possibilité d'atteindre un compromis à Washington sur le budget des Etats-Unis d'ici la fin de l'année: le Dow Jones a gagné 0,28% et le Nasdaq 0,68%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 36,71 points à 13 021,82 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 20,25 points à 3 012,03 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a pris 0,43% (+6,02 points) à 1 415,95 points. Après une ouverture dans le vert, la place new-yorkaise a effacé brusquement ses gains à la mi-séance après les déclarations décevantes d'un élu républicain sur l'avancée des discussions sur le budget des Etats-Unis, avant de se reprendre progressivement. Malheureusement, nous allons être suspendus d'ici la fin de l'année à toute déclaration sur l'avancée des négociations qui pourront faire bouger les marchés assez violemment, a souligné Art Hogan, de Lazard Capital Markets. En l'absence de compromis entre les partis sur le budget, une loi imposant hausses d'impôt et coupes budgétaires massives entrera automatiquement en vigueur début 2013, au risque de faire tomber en récession l'économie américaine. Aussi l'indécision de Washington continue à effrayer les marchés, a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. La veille des déclarations encourageantes du président américain Barack Obama, qui a appelé à la conclusion d'un accord avant Noël, et du chef de file de la chambre des Représentants John Boehner, qui s'était dit optimiste sur l'issue des discussions avaient rassuré, a-t-il noté. Mais aujourd'hui, M. Boehner, remet sur la table la question de la baisse des dépenses publiques et l'on se rend compte que l'on ne va pas avoir de compromis si facilement, ni si rapidement d'ici la fin de l'année, a-t-il poursuivi. Le responsable républicain a en effet estimé, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, qu'il n'y avait pas eu de progrès significatifs. Mais l'effet de ses propos a été de courte durée. Les indices new-yorkais ont aussi profité de la publication de données économiques sur le PIB et le chômage aux Etats-Unis, ont souligné les experts de Wells Fargo. La croissance des Etats-Unis lors du troisième trimestre a été révisée à la hausse, avant-hier, à 2,7%, contre une estimation préalable de 2,0%, et les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé fortement la semaine dernière pour la deuxième semaine de suite. Le marché obligataire a reculé légèrement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,620% contre 1,617% la veille, et celui à 30 ans à 2,796% contre 2,779%. Tokyo finit en hausse de 0,99%, espoir pour le budget américain La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, en hausse de 0,99%, espérant la résolution d'un problème budgétaire américain et une politique monétaire encore plus souple de la Banque du Japon après des élections législatives le 16 décembre. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 92,53 points à 9 400,88 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,04%, prenant 8,05 points à 779,44 points. L'activité a été très moyenne, avec 1,81 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont, comme à Wall Street la veille, été soulagés après des déclarations du chef de file républicain à la chambre des Représentants, John Boehner, qui s'est dit optimiste sur l'issue des discussions avec les démocrates à propos de l'évitement du "mur budgétaire". Faute d'un accord politique au 1er janvier sur les détails d'une réduction du déficit de l'Etat, des coupes budgétaires automatiques et des hausses d'impôts généralisées entreront en effet en vigueur aux Etats-Unis, ce qui risque d'anéantir la reprise encore fragile de la première puissance économique mondiale. Yoshihiro Okumura, courtier chez Chibagin Asset Management, a constaté que l'espoir avait "grandi de voir les négociations avancer". Il a souligné par ailleurs que les investisseurs attendaient davantage "d'assouplissements monétaires aux prochaines réunions des banques centrales américaine (Fed) et japonaise (BoJ)", dans une interview à Dow Jones Newswires. Concernant le cas spécifique de la BoJ, des opérateurs parient depuis plusieurs semaines sur une politique beaucoup plus souple de sa part après les élections législatives au Japon, qui auront lieu le 16 décembre. Ils attendent une victoire du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite), le principal mouvement d'opposition au Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) du Premier ministre, Yoshihiko Noda. Le PLD est dirigé par Shinze Abe, favori des investisseurs pour devenir le prochain chef du gouvernement. Or M. Abe, répète depuis le début de la campagne qu'il exigera de la BoJ, pourtant statutairement indépendante, qu'elle mène une politique monétaire beaucoup plus accommodante. M. Abe espère ainsi mieux lutter contre la déflation et affaiblir le yen dont la vigueur historique pénalise les groupes japonais exportateurs depuis plusieurs années déjà. Ce contexte a tendance à rendre plus optimistes les investisseurs, dont le moral a été plombé une bonne partie de l'année par la crise de la dette européenne et ses répercussions sur l'économie nippone. Les propos de M. Abe pèsent en outre sur le yen, qui est beaucoup plus faible ces temps-ci qu'en septembre et octobre. Avant-hier, la monnaie nippone valait moins face au dollar et à l'euro que la veille. Comme souvent dans ces cas-là, les constructeurs d'automobiles ont gagné du terrain: Toyota a accéléré de 1,01% à 3 510 yens, Nissan de 2,59% à 793 yens et Honda de 2,06% à 2 727 yens. Parmi les secteurs sensibles à la conjoncture, les groupes de sidérurgie ont profité des dernières nouvelles pour reprendre du poil de la bête: Nippon Steel & Sumitomo Metal a bondi de 3,21% à 193 yens et JFE Holdings de 3,53% à 1 261 yens. Les compagnies aériennes ont aussi repris de l'allure: Japan Airlines a décollé de 0,94% à 3 750 yens et All Nippon Airways de 4,09% à 178 yens. Sharp a rebondi de 3,04% à 168 yens, sur la foi d'articles de presse affirmant que le fabricant d'électronique avait proposé de vendre une part de son capital au groupe informatique américain Dell. En grande difficulté financière, Sharp recherche activement un ou des investisseurs, non seulement pour recevoir des liquidités mais aussi pour garantir des débouchés à ses dalles d'écrans. Sony et Panasonic ont en revanche fait les frais des inquiétudes quant au secteur de l'électronique japonaise. Ils ont perdu tous deux 0,25%, terminant respectivement à 801 yens et 400 yens.